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Irak: un ancien député sunnite condamné à mort pour meurtres

dépêche de presse du 23 novembre 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Irak
Bagdad - Un ancien député sunnite a été condamné à mort dimanche pour le meurtre de deux soldats en Irak, un verdict qui pourrait nuire aux relations entre Bagdad et la puissante tribu dont il est issu et qui combat le groupe Etat islamique (EI).

La cour criminelle centrale a condamné Ahmed al-Alwani à la peine de mort (...) pour avoir tué deux soldats, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la Justice, Abdelsattar Bayraqdar, sans préciser quand les meurtres avaient eu lieu. L'accusé a un mois pour faire appel, a-t-il ajouté.

L'ex-parlementaire appartient à la tribu Albou Alwan, qui lutte contre l'EI à Ramadi, dans la province occidentale d'Al-Anbar, tombée dans sa quasi-totalité aux mains des jihadistes.

Un chef de cette tribu, cheikh Omar al-Alwani, a mis en garde contre les conséquences de l'exécution de ce verdict.

Toute la tribu Albou Alwan lutte contre (l'EI), aux côtés du gouvernement mais la moitié des combattants d'Albou Alwan se retireront s'ils exécutent Alwani, a-t-il averti.

Illustrant l'importance de la lutte contre l'EI à Al-Anbar, province stratégique jouxtant la Syrie, la Jordanie et l'Arabie saoudite, le département américain de la Défense a demandé que le Congrès autorise la livraison d'armes, munitions et autres équipements, pour 18,5 millions de dollars, aux tribus de cette province. Il s'agit notamment de 5.000 fusils d'assaut, 12.000 grenades et 150 mitrailleuses lourdes.

M. Alwani fut un des principaux soutiens du mouvement de protestation mené en 2013 par les sunnites contre le gouvernement dominé par les chiites.

Il a été arrêté fin décembre 2013 lors d'un raid contre sa maison, dans lequel son frère Ali et cinq de ses gardes ont été tués.

Le ministère de la Défense avait alors indiqué qu'un membre des forces de sécurité avait été tué et cinq blessés dans les affrontements.

Le ministère avait expliqué qu'Ali était la cible du raid, mais que les deux frères et les gardes avaient ouvert le feu à l'arrivée des forces de sécurité.

Ce raid meurtrier et l'arrestation du député avaient attisé la colère des sunnites contre le gouvernement, cette communauté ayant le sentiment d'être marginalisée et injustement visée par les forces de sécurité.

Quelques jours après le raid, les forces de sécurité avaient démantelé le principal camp de protestation sunnite à Ramadi, provoquant des heurts et une situation très instable, qui avait conduit les autorités à perdre le contrôle de secteurs de cette ville et de la totalité de la localité proche de Fallouja.

Celle-ci est aujourd'hui entièrement aux mains des jihadistes de l'EI, qui dominent également partiellement Ramadi.
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