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Mauritanie: peine de mort requise contre Saleh Ould Henenna et 16 co-accusés

dépêche de presse du 5 janvier 2005 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Mauritanie
WAD NAGA (Mauritanie) - La justice mauritanienne a requis mercredi soir la peine de mort contre l'ex-commandant mauritanien Saleh Ould Henenna, accusé d'être le cerveau présumé d'une série de putschs en 2003 et 2004 en Mauritanie et comparaissant devant la cour criminelle de Wad Naga (est de Nouakchott), a constaté un journaliste de l'AFP.

Seize autres personnes sont visées par la peine capitale. Parmi elles, figurent le capitaine Abderrahmane Ould Mini, instigateur présumé de la tentative de coup d'Etat avortée de juin 2003, ainsi que Mohamed Ould Cheikhna, actuel chef des "Cavaliers du changement" (opposition militaire en exil), et huit autres personnes jugées en même temps par contumace.

Le procureur, Sidi Mohamed Ould Moulaye, a demandé cinq ans de prison à l'encontre de l'ancien président mauritanien Mohamed Khouna Ould Haidalla (1980-1984) et de deux leaders de l'opposition politique, Ahmed Ould Daddah et Cheikh Ould Horma. Tous trois sont accusés d'avoir accordé des soutiens financiers aux instigateurs présumés des putschs.

La même peine a été réclamée contre 15 autres personnes.

Pour une grande partie des prévenus, le procureur a demandé des peines allant de la perpétuité avec travaux forcés à dix ans assortis des mêmes conditions, et laissé à l'appréciation du président de la cour les sanctions à infliger aux autres accusés.

Le procureur a requis la perpétuité avec travaux forcés contre 49 personnes, dont onze sont jugées par contumace.

Il a réclamé des "travaux forcés à temps" (dont la durée n'est pas précisée) contre 65 prévenus, et dix ans de travaux forcés contre 22 accusés (dont un civil jugé par contumace).

Il a enfin souhaité que le président de la cour, Mohamed Elhadi Ould Mohamed, fixe les peines à infliger aux 24 dernières personnes comparaissant à Wad Naga, garnison militaire situé à 50 kilomètres de Nouakchott.

Au total, a-t-il indiqué dans son réquisitoire, 195 personnes sont jugées pour les faits incriminés, et non 191 comme précédemment indiqué. Les noms de quatre accusés, tous des civils jugés par contumace, figurent dans le dossier sur les tentatives présumées de putschs de 2004 transmis récemment à la cour, selon lui.

Dans son intervention, le procureur s'est employé à souligner pour tous les prévenus "les circonstances aggravantes" des faits qui leur sont reprochés, citant l'usage des armes sans distinction d'objectifs, la mort de plusieurs personnes, la destruction des biens publics et privés.

Il a par ailleurs accusé les putschistes, et notamment Saleh Ould Henenna, d'avoir ordonné la liquidation du chef d'état-major de l'armée mauritanienne, le colonel Mohamed Lemine Ould N'Diayane, tué lors de la tentative de putsch de juin 2003, ce que l'accusé avait démenti durant son audition.

Durant le réquisitoire du procureur, l'annonce des peines requises, notamment la peine de mort, a été ponctuée par de vives protestations de l'assistance, constituée principalement de parents et proches des prévenus.

"On ne peut pas tuer nos enfants!", a-t-on notamment entendu dans la salle.

Après le réquisitoire du procureur, le président de la cour a suspendu la séance jusqu'au 10 janvier. A la reprise des audiences, les avocats entameront leurs plaidoiries.
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