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Meurtre du chef de l'OMS au Burundi: quatre peines de mort requises

dépêche de presse du 13 janvier 2005 - Agence mondiale d'information - AFP
BUJUMBURA - Le procureur général de la République du Burundi a requis jeudi la peine de mort, devant la Cour d'appel de Bujumbura, pour quatre policiers de haut rang accusés d'être les principaux responsables de l'assassinat, en 2001, du représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au Burundi, a constaté un correspondant de l'AFP.

Le procureur a requis "une peine d'emprisonnement à perpétuité" contre cinq autres accusés, poursuivis pour "complicité d'assassinat".

Il a requis enfin des peines de quinze ans et de deux ans de prison pour des vigiles qui gardaient le bureau et le domicile de la victime, le Dr Kassi Manlan, un Ivoirien de 55 ans dont le corps avait été retrouvé sur la rive du lac Tanganyika, dans la capitale burundaise.

Les quatre hauts responsables de la police ont nié toute participation au crime tout au long du procès, ouvert le 11 mai 2004 et ont accusé le procureur de "complot".

Emile Manisha, commandant de la Police de sécurité publique (PSP) à l'époque, est présenté comme le "principal cerveau" du crime. Le colonel Gérand Ntunzwenayo était le n°2 des services secrets burundais, le commandant Aloys Bizimana était chef adjoint d'un service de la gendarmerie et Japhet Ndayegamiye était responsable des services secrets à Bujumbura.

Le procureur a requis la perpétuité contre un responsable d'agence de gardiennage, Expert Bihumugani, l'ex-directeur adjoint de la prison de Bujumbura, Athanase Bizindavyi et trois repris de justice, Martin Nuni, Dieudonné Nkurunziza et Mugenzi Parfait.

Le procès, suspendu à plusieurs reprises, a suscité l'engouement du public burundais et s'est déroulé sous haute protection policière.

Le motif de l'assassinat du Dr Manlan n'a toujours pas été établi. Mais selon des rumeurs persistantes à Bujumbura, il était sur le point de révéler une affaire de détournement de médicaments au Burundi.

Tout au long du procès, le procureur s'est appuyé sur les aveux des trois repris de justice, qui déclaraient avoir été recrutés par les quatre policiers. Un seul des trois tueurs, Martin Nuni, a comparu, les autres ayant disparu, "volés", selon l'expression du procureur.

"C'est le commandant Aloys Bizimana qui a tué le Dr Manlan en le frappant à trois reprises sur la tête avec la longue tige métallique d'un antivol de voiture", a affirmé Martin Nuni lors des débats.

Les plaidoiries sont attendues le 29 janvier.

Le Dr Manlan, un Ivoirien de 55 ans, avait disparu de son domicile de Bujumbura le 20 novembre 2001 à l'aube. Son corps avait été retrouvé dans l'après-midi un peu plus loin, sur la rive du lac.
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