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Peine de mort par lapidation confirmée pour une Nigériane

dépêche de presse du 19 août 2002 - Reuters
Pays :
peine de mort / Nigéria
Thèmes :
FUNTUA, Nigeria (Reuters) - Un tribunal religieux a confirmé en appel la peine de mort par lapidation prononcée contre une femme pour avoir conçu un enfant en-dehors du mariage.


Le juge, Abdullahi Aliyu Katsina, a cependant indiqué que la sentence prononcée contre Amina Lawal Kurami, âgée de 31 ans, ne serait exécutée que lorsqu'elle aurait sevré sa petite fille, âgée de huit mois, ce qui, selon des juristes, pourrait intervenir dans deux ans.


Tenant son bébé dans les bras, Kurami est restée calme est s'est rapidement éclipsée en compagnie de ses avocats, qui ont annoncé qu'ils feraient appel.


Kurami a été condamnée à mort en mars par un tribunal religieux de l'Etat de Katsina, où elle réside. Comme beaucoup d'autres tribunaux du nord du Nigeria, celui de Funtua a adopté la loi islamique, ou charia.


CONTROVERSE AUTOUR DE L'ADOPTION DE LA CHARIA


Kurami est, en deux ans, la deuxième Nigériane à être condamnée à mort pour avoir conçu un enfant hors mariage. De l'an 2000 date l'adoption par plusieurs Etats nigérians de la charia.


En mars, un tribunal d'appel avait annulé un jugement similaire prononcé à l'encontre de Safiya Hussain Tungar-Tudu et l'avait acquittée, répondant à un appel international à la clémence orchestré par l'Union européenne.


Le président nigérian Olusegun Obasanjo avait alors souligné que son pays risquait de se retrouver isolé sur la scène internationale si Tungar-Tudu était condamnée à mort.


A la tête de l'équipe juridique assurant la défense de Kurami, Hauwa Ibrahim a basé son argumentaire, entre autres, sur le fait que sa cliente avait été jugée rétroactivement.


L'introduction de la charia au Nigeria a provoqué des violences entre les communautés chrétienne et musulmane du pays, qui ont fait plus de 3.000 morts.  
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