Plan du site

Bagdad défend sa décision sur l'exécution de condamnés à mort

dépêche de presse du 21 août 2005 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Irak
Le gouvernement irakien a défendu dimanche sa position sur la peine de mort
après un appel de l'Onu lui demandant de réviser une décision concernant
l'exécution de trois condamnés.

"Je comprends la position d'organisations internationales y compris les
Nations unies et Amnesty International qui sont contre la peine de mort en
général", a déclaré le porte-parole du gouvernement Leith Koubba.

"Mais, on est devant une réalité en Irak où on tue et tout ce que nous
voulons c'est une justice qui châtie la main qui tue et la personne qui
commet ce crime", a-t-il ajouté dans un point de presse.

"Avec tout le respect que je dois au (représentant spécial du secrétaire
général de l'Onu), Ashraf Qazi, je pense qu'il y a un consensus en Irak sur
le fait que s'il n'y a pas de châtiment il n'y aura pas de sécurité", a-t-il
dit.

M. Qazi avait appelé samedi les dirigeants irakiens à revenir sur leur
décision d'appliquer la peine capitale à trois condamnés et a dit la
regretter.

"Dans le processus de transition en Irak, il est nécessaire de consolider le
droit à la vie au lieu d'imposer la peine de mort qui est reconnue pour
avoir un effet très faiblement dissuasif contre les crimes", a encore
souligné le représentant de Kofi Annan en Irak.

Après avoir pris note du décret signé par le vice-président irakien Adel
Abdel Mehdi le 17 août autorisant les exécutions, M. Qazi a appelé le
gouvernement irakien à renoncer à l'application de la peine capitale.

Le président irakien Jalal Talabani a chargé son vice-président de signer
ces trois condamnations, avait annoncé mercredi son bureau.

En mai, M. Talabani, qui s'était associé lorqu'il était dans l'opposition à
un appel contre la peine de mort, avait déclaré qu'il ne signerait pas
l'arrêt condamnant à mort le président déchu Saddam Hussein, si le tribunal
devait rendre ce verdict.

Trois membres du groupe Ansar al-Sunna, lié au réseau terroriste Al-Qaïda,
ont été condamnés à mort fin mai et le verdict a été approuvé par le Conseil
supérieur de la justice, la plus haute instance judiciaire.

Se présentant comme une alliance de groupuscules islamistes, Ansar al-Sunna
a revendiqué plusieurs attentats et rapts en Irak.

Bayane Ahmad al-Jaf, un chauffeur de taxi kurde de 30 ans, et deux sunnites
Oudaï Daoud al-Doulaïmi, un maçon de 25 ans, et Taher Jassem Abbas, un
boucher de 44 ans, ont été condamnés à la peine capitale pour meurtres et
enlèvements de policiers et viols d'Irakiennes.

Ces condamnations à mort étaient les premières prononcées sous le
gouvernement du Premier ministre Ibrahim Jaafari, qui a souhaité une ferme
application de cette peine, gelée par les Américains lors de l'invasion de
l'Irak en mars 2003. La peine de mort a été rétablie en Irak le 30 juin
2004.

Mardi, Ibrahim Jaafari a indiqué que les premières exécutions de condamnés à
mort depuis la chute de Saddam Hussein en avril 2003 auraient lieu "dans les
prochains jours"
Partager…