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Libye : la condamnation à mort des infirmières bulgares n'allège en rien la tragédie des enfants contaminés par le virus du sida

437f(2005)
communiqué de presse du 26 août 2005 - Conseil de l'Europe
Pays :
STRASBOURG, 26.08.2005 - A l'issue d'une visite de trois jours en Libye, Tony Lloyd (Royaume-Uni, SOC), rapporteur de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), s'est félicité des entretiens de haut niveau qu'il a menés avec Abdelrahman Shalgam, ministre des Affaires Etrangères, Nassar Al-Mabrouk, ministre de la Sécurité publique, et Mohammed Zikree, vice-ministre de la Justice, sur le sort des cinq infirmières bulgares condamnées à mort.

« L'Europe a amplement montré qu'elle n'était pas restée indifférente à l'effroyable tragédie qui a frappé 426 enfants libyens contaminés par le virus du sida et leurs familles. Il faut ici rendre hommage à ceux de nos Etats membres qui, dans la discrétion, ont déployé les moyens nécessaires pour accueillir, prendre en charge et soigner des groupes d'enfants. Quel que soit le sort des infirmières, les enfants malades bénéficient d'ores et déjà des traitements nécessaires. La condamnation à mort de cinq femmes manifestement innocentes des crimes dont on les accuse et emprisonnées depuis maintenant six ans et demi, n'allége en rien la douloureuse épreuve endurée par ces enfants et leurs familles. La Libye n'a rien à gagner à ajouter une tragédie à une autre », a déclaré Tony Lloyd.

Tony Lloyd a fait part aux autorités de sa profonde déception de n'avoir pas été autorisé à rencontrer les cinq infirmières. Il ne fait aucun doute, selon lui, que la procédure judiciaire engagée depuis 1999 comporte de graves lacunes et de nombreuses zones d'ombre. « Je ne peux pas dire que mes entretiens m'aient permis d'obtenir des réponses claires à certaines de mes questions, notamment celles qui concernent les graves allégations de tortures que les infirmières auraient subies dans les premiers mois de leur détention. »

La Cour Suprême libyenne se prononcera le 15 novembre prochain. « C'est le verdict de la dernière chance. J'espère que la Cour cassera le jugement et renverra l'affaire devant un nouveau tribunal qui pourra cette fois-ci juger en toute impartialité et surtout en toute sérénité », a déclaré Tony Lloyd.
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