Plan du site

La peine de mort largement répandue en Asie

dépêche de presse du 1 décembre 2005 - Agence mondiale d'information - AFP
SINGAPOUR - Que ce soit par peloton d'exécution, injection mortelle ou pendaison, la majorité des pays d'Asie recourent à la peine de mort, avec la Chine en tête, première au monde dans ce domaine.

Singapour, où un Australien a été pendu vendredi matin, a le taux d'exécutions capitales par habitant le plus élevé de la planète, selon l'organisation britannique des droits de l'Homme Amnesty International. Pour une population de 4,2 millions d'habitants, environ 420 détenus y ont été pendus entre 1991 et 2004, selon l'organisation.

En chiffres absolus, c'est cependant la Chine qui figure en tête de ce macabre palmarès. Le pouvoir communiste ne diffuse pas de chiffres mais dix mille personnes y seraient exécutées chaque année, soit plus que dans l'ensemble du reste du monde. Les condamnés sont généralement tués avec une balle dans la nuque mais la méthode est de plus en plus remplacée par des injections mortelles.

Le Vietnam où il n'est pas rare qu'un peloton d'exécution par trop nerveux manque sa cible envisage également d'adopter la méthode par injections mortelles. Au moins 115 condamnations à mort ont été prononcées en 2004 et 82 exécutées dans ce pays.

Les exécutions capitales sont également répandues en Corée du Nord, selon les organisations indépendantes, ce que dément le régime stalinien.

L'Iran, avec 159 exécutions, et les Etats-Unis (59), sont les seuls pays non-asiatiques avec ces niveaux d'exécutions, selon Amnesty.

L'Afghanistan recourt également à la peine de mort mais le président Hamid Karzaï, qui doit approuver l'ensemble des cas, n'en a autorisé qu'une depuis 2001. "Nous utilisons une balle, c'est plus facile", explique un responsable de la justice.

Le Japon n'a pendu qu'un condamné en 2005 mais le recours à la peine de mort y suscite régulièrement de vives critiques, en particulier sur l'habitude de Tokyo de ne prévenir le condamné que quelques heures avant l'exécution, de manière à empêcher des recours en grâce de dernière minute.

En Malaisie, où le trafic de drogue est passible de la peine de mort, 229 pendaisons ont eu lieu ces trente dernières années.

Au Bangladesh, quatre personnes ont été exécutées, la plupart du temps par pendaison, mais 700 condamnés attendent dans "le couloir de la mort".

Selon Amnesty, plus de 66 personnes sont dans le même cas en Indonésie, où au moins trois personnes ont été abattues l'an dernier par un peloton d'exécution.

Une personne a perdu la vie de la même manière à Taïwan cette année.

En Inde, la peine de mort est rarement prononcée. Le dernier cas remonte à la pendaison du violeur et meurtrier d'une écolière, en août 2004, qui avait suscité une vague de protestations.

Le Pakistan a exécuté 68 personnes depuis le début de l'année, la plupart du temps par pendaison. Mercredi, six membres d'une même famille ont été pendus pour un triple meurtre.

La Thaïlande n'a exécuté personne depuis deux ans mais 118 condamnés attendent une injection mortelle.

La Corée du Sud a imposé un moratoire non-officiel depuis décembre 1997, à l'élection à la présidence de Kim Dae-jung. Ce dernier avait lui-même été condamné à mort pour dissidence lors des années sombres de la dictature. 57 détenus attendent cependant encore leur exécution.

Les Philippines ont également adopté un moratoire non-officiel mais assorti d'une grâce automatique de tous les condamnés à mort.

Au Sri Lanka, la dernière exécution remonte à 1976. La justice continue à condamner à mort mais ces peines sont automatiquement commuées en prison à vie.

Au Népal, la peine de mort a été abolie en 1997. Le Laos condamne quelques personnes à mort chaque année mais aucune exécution n'a eu lieu depuis plus de onze ans.
Partager…