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Procès lundi du principal opposant ougandais

dépêche de presse du 18 décembre 2005 - Associated Press - AP
Pays :
peine de mort / Ouganda
KAMPALA, Ouganda - Kizza Besigye, considéré comme l'adversaire le plus sérieux du président ougandais Yoweri Museveni, doit comparaître lundi devant la Haute Cour du pays pour trahison et viol, des accusations qu'il rejette.

Il devra également répondre de terrorisme et de possession illicite d'armes à feu devant un tribunal militaire. Là encore, il clame son innocence. Il risque la peine de mort s'il est reconnu coupable de trahison ou de terrorisme.

Après avoir vécu quatre ans en exil en Afrique du Sud, Kizza Besigye est revenu fin octobre en Ouganda pour se porter candidat à la présidentielle du 23 février prochain. Il a été arrêté le 14 novembre et écroué. D'après sa femme, il n'a pas pu préparer sa défense dans de bonnes conditions.

Deux responsables de la prison de très haute sécurité Luzira écoutent les conversations de Kizza Besigye avec ses avocats, a rapporté à l'Associated Press son épouse, Winnie Byanyima: «C'est simplement incroyable qu'ils lui aient ouvertement refusé les droits habituels d'un détenu. Il est accusé par l'Etat et il est obligé de discuter de sa défense devant des représentants de l'Etat».

Wycliffe Kururagyire, de l'Administration pénitentiaire, a affirmé que les droits de la défense étaient respectés.

Kizza Besigye était le médecin personnel de Yoweri Museveni durant la guerre civile de 1980-1986 qui a porté ce dernier au pouvoir. Il a été alors nommé ministre de l'Intérieur à l'âge de 29 ans avant d'occuper diverses fonctions. Il est tombé en disgrâce lorsqu'il a critiqué la corruption au sein du gouvernement et le manque de démocratie à l'intérieur du parti de la majorité en 1999.

Il est arrivé deuxième à la présidentielle de 2001 et a été brièvement détenu en juin de cette année-là, avant de s'enfuir aux Etats-Unis puis de s'installer en Afrique du Sud.

Kizza Besigye arrive en tête d'un sondage publié la semaine dernière par le journal pro-gouvernemental «Sunday Vision», avec 14 points d'avance sur Yoweri Museveni (avec une marge d'erreur de plus ou moins cinq points de pourcentage).
(par Rodrique Ngowi)
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