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Moscou, dernier membre du Conseil de l'Europe à maintenir la peine de mort

dépêche de presse du 16 novembre 2005 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Russie
MOSCOU - Le président de la commission de suivi de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a plaidé mercredi à Moscou en faveur d'une abolition de la peine de mort par la Russie, dernier des 46 pays du Conseil de l'Europe à maintenir la peine capitale.

"Je suis venu en Russie afin de la convaincre de la nécessité de ratifier (le protocole n° 6 à la Convention européenne des droits de l'Homme concernant l'abolition de la peine de mort), étant donné que la Russie est le seul des 46 membres du Conseil de l'Europe à ne pas l'avoir ratifié", a déclaré le président de la commission, György Frunda, cité par l'agence Ria-Novosti.

La peine de mort n'a pas été abolie mais fait l'objet d'un moratoire en Russie.

Le responsable européen s'est cependant heurté à des réticences lors de sa visite en Russie où la question du rétablissement de la peine de mort pour les terroristes a été évoquée, notamment après la prise d'otages de Beslan en septembre 2004 par un commando pro-tchétchène.

Le vice-président du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement), Alexandre Torchine, a ainsi opposé à M. Frunda lors de leur rencontre mercredi la difficulté à convaincre les mères ayant perdu leur enfant "que les meurtriers méritent de vivre".

M. Torchine, qui dirige la commission d'enquête parlementaire sur Beslan, a assuré que lors d'une longue rencontre avec Nourpachi Koulaïev, l'unique preneur d'otages survivant de Beslan, celui-ci n'avait "exprimé aucun regret" et se disait certain d'être "bientôt libéré".

"Je ne suis pas sanguinaire, mais il y a des circonstances qui doivent être prises en compte", a ajouté M. Torchine.

"Le Conseil de l'Europe et la commission de suivi ne souhaitent pas exercer de pression politique", a ajouté quant à lui M. Frunda.

Mais "il faut le faire avant que votre pays ne prenne la présidence du comité" des ministres (CM) du Conseil de l'Europe en 2006, a cependant insisté le responsable hongrois, estimant que cette ratification était "une question de maturité politique et d'intérêts nationaux".
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