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Meurtre d'un opposant kazakh: peine de mort pour l'un des principaux accusés

dépêche de presse du 31 août 2006 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Kazakhstan
TALDYKORGHAN (Kazakhstan) - La justice kazakhe a condamné jeudi à la peine de mort, commuée en prison à vie, le principal accusé dans le meurtre en février de l'opposant Altynbek Sarsenbaïouly, alors que les proches de la victime accusent les autorités de cacher la vérité.

Selon un journaliste de l'AFP présent lors de la lecture du verdict, le tribunal a condamné à mort Roustam Ibraguimov pour avoir assassiné en février l'ancien ministre passé à l'opposition. Mais en raison d'un moratoire sur la peine capitale, il se retrouve de facto condamné à la prison à vie.

Les proches de M. Ibraguimov ont insulté le juge Loukmat Merekenov et hurlé "Honte à vous!".

La cour a par ailleurs condamné le commanditaire du crime, Erjan Outembaïev, qui était alors chef de l'administration du Sénat, à 20 ans de réclusion, alors que le parquet avait requis la peine capitale.

Les huit autres accusés, dont sept agents des services spéciaux kazakhs (KNB, ex-KGB) engagés par M. Ibraguimov pour l'aider à commettre l'assassinat selon le tribunal, ont écopé de peines de trois à 20 ans de prison.

Selon la version officielle, M. Outembaïev aurait ordonné le meurtre par vengeance personnelle, Altynbek Sarsenbaïouly l'ayant humilié dans des articles publiés dans la presse d'opposition.

Il avait avoué le crime lors de son arrestation, avant de se rétracter et de plaider non-coupable lors du procès, tout comme les autres accusés.

Les proches et les collègues de la victime rejettent la thèse officielle, estimant que le pouvoir cherche à protéger les véritables commanditaires.

Certains accusent même le gendre du président Noursoultan Nazarbaïev, Rakhat Aliev, qui est également vice-ministre des Affaires étrangères, d'être le commanditaire.

En signe de protestation, l'opposition a boycotté la lecture du verdict.

Le meurtre d'Altynbek Sarsenbaïouly avait déclenché une onde de choc dans ce pays d'Asie centrale.

L'opposant, son garde du corps et son chauffeur avaient été exécutés de plusieurs balles dans le dos et dans la tête, et leurs corps jetés dans une ruelle près d'Almaty, la principale ville du pays.
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