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L'ex-dictateur Mengistu condamné à la prison à vie

dépêche de presse du 11 janvier 2007 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Ethiopie
ETHIOPIE - 11 janvier 2007 - AFP - L'ex-dictateur marxiste éthiopien Mengistu Hailé Mariam, reconnu coupable de génocide pendant la "Terreur rouge" et qui vit en exil au Zimbabwe, a été condamné à la prison à vie par contumace jeudi par la Haute cour fédérale d'Ethiopie, a rapporté un journaliste de l'AFP.

La sentence devait être prononcée le 28 décembre, mais le juge Medhin Kiros de la Haute cour fédérale d'Ethiopie à Addis Abeba avait décidé d'ajourner le prononcé du verdict jusqu'au 11 janvier, le temps d'examiner les dossiers concernant des circonstances atténuantes présentées par les coaccusés de M. Mengistu, qui risque la peine de mort.

Le tribunal avait d'abord annoncé que le verdict serait prononcé en mai dernier, avant de prendre plus de temps pour étudier les preuves accumulées - plus de 40.000 pages de procès verbaux - contre M. Mengistu qui vit en exil au Zimbabwe depuis que son régime a été renversé en 1991 par le pouvoir actuel.

Les procès des responsables du régime Mengistu ont débuté à Addis Abeba le 13 décembre 1994. Celui du "Négus Rouge", surnom donné au colonel Mengistu qui a dirigé l'Ethiopie de 1977 à 1991, dure depuis dix ans. Ces dirigeants sont accusés d'avoir fait exécuter ou disparaître une centaine de milliers d'Ethiopiens entre 1977 et 1978, période baptisée "Terreur Rouge".

Le Zimbabwe a écarté l'éventualité d'extrader l'ancien dictateur éthiopien: le régime du président Robert Mugabe estime que "le camarade Mengistu a demandé asile et l'asile lui a été accordé. Cette position ne changera pas".

Le colonel Mengistu avait notamment soutenu la lutte pour l'indépendance du Zimbabwe menée par M. Mugabe dans les années 70. M. Mengistu partage son temps entre une villa hautement sécurisée à Harare et une propriété à la campagne, à l'extérieur de la capitale.

En 2005, cinq à six cents accusés, sur 6.000, avaient été libérés, après avoir purgé des peines de prison de deux à 10 ans. Une quinzaine sont morts en prison. Les tribunaux ont prononcé plus de 500 acquittements, et deux condamnations à mort, dont une par contumace.
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