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Libye: les assassins d'un journaliste condamnés à mort

dépêche de presse du 19 juillet 2007 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Libye
La justice libyenne a condamné jeudi les assassins du journaliste libyen, Daïf Ghazal retrouvé mort en 2005 à Benghazi (nord), à la peine de mort, a annoncé à l'AFP le frère du journaliste.

"Le tribunal de Tripoli a condamné les trois assassins de Daïf à être fusillés", a indiqué Awad Ghazal.

Le journaliste libyen, qui avait été porté disparu le 21 mai 2005 et dont le corps avait été retrouvé dix jours après dans une banlieue de Benghazi, dans l'est de la Libye, avait été torturé à mort, selon l'organisation Reporters sans frontières (RSF).

Les autorités libyennes avaient nié en 2005 tout lien avec l'assassinat et assuré que les auteurs seraient rapidement retrouvés. Aucune information n'a toutefois été donnée sur l'évolution de l'enquête ni sur les trois condamnés, des ressortissants libyens.

Journaliste et écrivain, Daïf Al Ghazal était âgé de 32 ans. Il avait travaillé pendant dix ans au Mouvement des comités révolutionnaires qui appellent à l'instauration du "pouvoir du peuple" en Libye, conformément à la doctrine du numéro un libyen Mouammar Khadafi.

Il avait quitté ce mouvement en 2003 pour cause de désaccord et avait décidé d'arrêter définitivement d'écrire dans la presse officielle.

Il a publié ensuite des articles critiques au pouvoir sur un site libyen basé à Londres, libya-alyoum.com (Libye aujourd'hui).

Le ministère libyen de la Justice avait affirmé à l'époque que le corps du journaliste "a été retrouvé le 2 juin dans la banlieue de Benghazi après que la police locale a reçu un appel téléphonique. Le médecin légiste a confirmé que la mort est due à une balle tirée dans la tête".

Ghazal, d'origine égyptienne (mais de nationalité libyenne), avait été enlevé le 21 mai tard dans la nuit dans le centre de Benghazi par des inconnus, prétendant être des membres des services de sécurité", selon le ministère.

Selon Tripoli, le parquet général a enquêté à la demande de la famille et interrogé les services de sécurité qui ont nié avoir arrêté le journaliste.

"Horrifié" par l'assassinat, RSF avait soutenu l'appel lancé par la famille du journaliste à la Fondation Kadhafi de bienfaisance, présidée par Seif El-Islam, le fils du chef de l'Etat libyen, pour l'ouverture d'une enquête sur cet assassinat.

RSF avait précisé que "le rapport d'autopsie a fait état de multiples traces de torture", rendant "très difficile" l'identification du corps.

"La plupart des doigts du journaliste ont été coupés, son corps a révélé des blessures au couteau et de nombreuses contusions", selon l'organisation.
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