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Plus de cent exécutions en Arabie saoudite depuis le début de l'année

dépêche de presse du 27 juin 2007 - Agence mondiale d'information - AFP
RYAD - Deux Indiens, reconnus coupables du meurtre d'un Koweïtien, et un Saoudien condamné pour viol ont été décapités mercredi en Arabie saoudite, portant ainsi à plus de cent le nombre d'exécutions depuis le début de l'année dans ce royaume ultraconservateur.

Cette triple décapitation porte à 101 le nombre d'exécutions annoncées cette année par les autorités saoudiennes, le plus élevé depuis 2000, lorsqu'au moins 113 personnes avaient été exécutées.

En 2006, 37 personnes avaient été décapitées en Arabie saoudite, contre 83 en 2005 et 35 l'année précédente, selon un décompte de l'AFP effectué à partir de données officielles.

Le ministère de l'Intérieur a précisé dans un premier communiqué que les deux Indiens, Mandeen Fali et Mansheen Yedi, ont ligoté leur employeur koweïtien, Abdallah Al-Ajmi, et l'ont emmené dans le désert avant de l'arroser d'essence et de le brûler vif. Ils ont été décapités à Dammam (est).

Le Saoudien Marzouq al-Mawled a été décapité à La Mecque (ouest) après avoir été reconnu coupable du viol d'une femme, de possession et de consommation de haschisch et de comprimés psychostimulants, a indiqué le ministère dans un second communiqué, sans préciser la nationalité de la victime.

Les condamnés à mort sont généralement exécutés en public en Arabie saoudite, où la charia (loi islamique) est appliquée d'une manière impitoyable.

Les décapitations sont effectuées dans des cours aux abords des mosquées les plus fréquentées dans les principales villes du pays.

L'homicide, le viol, le vol à main armée, le trafic de drogue, les attaques à main armée, la sorcellerie, l'adultère, la sodomie, l'homosexualité et l'apostasie sont passibles de la peine capitale en Arabie saoudite.

Des ONG occidentales critiquent régulièrement l'existence de la peine capitale en Arabie saoudite et dénoncent le manque de garanties aux accusés, notamment l'absence d'un avocat et de représentation légale durant le procès.

L'Arabie saoudite a un des taux les plus élevés de condamnations à mort au monde en termes de pourcentage de sa population, selon Amnesty International, qui épingle également régulièrement la Chine, l'Iran et les Etats-Unis.

En Iran, le nombre de personnes exécutées depuis le début de l'année s'établit actuellement à 105, selon un décompte de l'AFP.

Dans une interview accordée à un quotidien local, l'un des principaux bourreaux d'Arabie saoudite, Mohammed al-Bishi, affirmait qu'il lui arrivait de pratiquer plusieurs décapitations par jour, sans compter les amputations de bras ou de jambes de voleurs.

Al-Bishi, qui a commencé sa carrière en 1998, s'est vu confier par les autorités la mission de former ses successeurs, parmi lesquels l'un de ses fils.

"Ce n'est pas un boulot que l'on fait pour l'argent, mais pour la fierté de servir notre Dieu", disait alors al-Bishi.
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