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Indonésie: sept étrangers condamnés à mort pour avoir produit de l'ecstasy

dépêche de presse du 29 mai 2007 - Agence mondiale d'information - AFP
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JAKARTA - Un Français, un Néerlandais et cinq Chinois ont été condamnés mardi à la peine de mort par un tribunal indonésien pour avoir travaillé dans une usine produisant des cachets d'ecstasy près de Jakarta, a annoncé un responsable du tribunal.

"La Cour suprême a décidé aujourd'hui (...) que sept producteurs d'ectasy devaient tous être condamnés à mort. (Il s'agit) d'un Français, d'un Néerlandais et de cinq Chinois", a indiqué le porte-parole du tribunal Djoko Sarwoko.

"Nous nous sommes prononcés sur la peine capitale car il s'agit d'une criminalité internationale organisée très dangereuse", a-t-il ajouté.

Le Français, Serge Areski Atlaoui, 43 ans, et son coaccusé néerlandais, Nicolaas Garnick Josephus Gerardus, 61 ans, avaient été condamnés en première instance, en novembre 2006, à la réclusion criminelle à perpétuité.

Les deux hommes avaient été arrêtés en novembre 2005, lors d'un raid de la police qui avait démantelé une usine de production d'ecstasy et saisi plus de 100 kg de cristal métamphétamine, à Serang, à 60 kilomètres à l'ouest de Jakarta.

Selon l'accusation, cette structure était "la plus importante jamais découverte en Asie du Sud-Est et la troisième plus importante du monde après une usine mise au jour en Chine et une autre aux Fidji".

L'unité indonésienne pouvait produire un million de cachets d'ecstasy par semaine pour une valeur estimée à 100 milliards de roupies (11 millions de dollars).

L'Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, réprime avec sévérité la consommation et le trafic de stupéfiants. Des trafiquants, y compris étrangers, ont été condamnés à mort et fusillés.

Au moins 90 condamnés attendent leur exécution dans le couloir de la mort en Indonésie, avait estimé en septembre dernier l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International. Parmi eux se trouvent six Australiens.

Les nouvelles condamnations à mort sont susceptibles de susciter une polémique, la France et les Pays-Bas rejetant la peine capitale.

Selon une source proche du dossier, M. Atlaoui était un second couteau dans le dispositif de production de stupéfiants démantelé. Certains pourraient y voir une illustration d'un système "deux poids deux mesures" dont est souvent accusé la justice indonésienne, rongée par corruption.

Les différences entre les peines en Indonésie sont en effet souvent difficilement compréhensibles si l'on applique des critères en vigueur dans l'Union européenne.

Condamné en 2002 à 15 ans de réclusion pour avoir commandité l'assassinat d'un juge, Tommy Suharto, fils de l'ex-dictateur Suharto, a par exemple été libéré après avoir purgé moins d'un tiers de sa peine initiale.

Un autre Français, Michaël Blanc, avait été déjà condamné à la réclusion à perpétuité pour trafic de drogue en Indonésie où il avait été arrêté le 26 décembre 1999 à l'aéroport de Bali avec 3,8 kilos de haschich dans des bouteilles de plongée.

Il a toujours clamé son innocence et affirmé qu'un ami lui avait confié ce matériel.
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