Plan du site

Irak: les autorités repoussent l'exécution "d'Ali le chimique"

dépêche de presse du 4 octobre 2007 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Irak
Les autorités irakiennes ont repoussé l'exécution d'un proche collaborateur de Saddam Hussein, Ali Hassan al-Majid, alors qu'un nouveau témoignage est venu l'accabler jeudi à Bagdad.

Ali Hassan al-Majid, 66 ans, dit "Ali le Chimique", déja condamné à mort en juin pour le massacre de dizaines de milliers de Kurdes à la fin des années 80, devait être pendu au plus tard ce jeudi.

Il comparaissait jeudi pour une nouvelle audience d'un procès pour la répression sanglante d'une rébellion chiite en mars 1991 qui a fait près de 100.000 morts, alors qu'il occupait les fonctions de ministre de l'Intérieur.

Interrogé par l'AFP pour savoir si la pendaison du condamné aurait lieu d'ici vendredi, un responsable gouvernemental a répondu : "Absolument pas".

Le gouvernement ne souhaite pas appliquer la sentence pendant le mois de jeûne du ramadan musulman (qui prendra fin le 13 octobre), a précisé cette source, qui parlait sous couvert de l'anonymat.

"Le gouvernement n'a pas encore pris sa décision, le Premier ministre (Nouri al-Maliki) ne nous a pas encore donné le feu vert", a-t-elle ajouté.

Ali Hassan al-Majid, dont le surnom vient de sa prédilection pour les armes chimiques, a été condamné avec deux co-accusés pour son rôle dans les massacres de 180.000 Kurdes dans les années 1980. Son appel avait été rejeté le 4 septembre et, selon la loi irakienne, il devait être pendu sous 30 jours.

Jeudi, la baronne Emma Nicholson de Winterbourne, membre du Parlement Européen, est venue déposer en racontant ce qu'elle avait vu dans des camps de réfugiés irakiens en Iran, au mois d'août 1991, quatre mois après la fin de la répression d'une rébellion dans le sud chiite.

Elle a témoigné avoir constaté "au moins 30 cas" de blessés par armes chimiques parmi les Irakiens qui avaient fui en masse les attaques de la Garde républicaine restée fidèle à Saddam Hussein sur les villes du sud chiite.

"Lors de mes visites dans les camps de réfugiés, j'ai vu beaucoup, beaucoup, de blessés. Je ne suis pas un expert médical, mais les blessures avaient été causées par des balles, des bombes, des armes chimiques, et l'éboulement des maisons", a-t-elle déclaré.

"Les victimes m'ont parlé de nuages de fumée jaune qui détruisaient leurs reins et leurs organes. Des experts médicaux m'ont dit qu'il s'agissait de gaz moutarde", a ajouté la baronne.

Cousin et bras droit de l'ex-président Saddam Hussein exécuté par pendaison fin 2006, Ali Hassan al-Majid était une personnalité clé du régime saddamiste.

Originaire, comme l'ancien dictateur, de la région sunnite de Tikrit au nord de Bagdad, il a pris part à toutes les grandes campagnes de répression menées par le régime irakien.
Partager…