Plan du site

Les conservateurs ont appuyé une motion libérale sur la peine de mort

dépêche de presse du 13 mars 2008 - Presse Canadienne
Pays :
peine de mort / Canada
OTTAWA - Une majorité écrasante de conservateurs ont appuyé cette semaine une motion libérale sur la peine de mort qui contredit, affirment les députés de l'opposition, le refus du gouvernement de demander clémence pour un Canadien condamné à mort aux Etats-Unis.

La motion avait été soumise par le député libéral Irwin Cotler afin que la Chambre des communes déclare que le gouvernement "devrait se dire invariablement contre la peine de mort, pour une raison de principe, au Canada et ailleurs dans le monde".

La motion a obtenu le soutien de 96 députés conservateurs, parmi lesquels des ministres du cabinet, ce qui a permis son adoption par 255 voix contre 17.

M. Cotler, ancien ministre libéral de la Justice et professeur de droit, s'est assuré de mentionner Ronald Allen Smith, un homme originaire de l'Alberta qui attend son exécution au Canada, également le seul ressortissant canadien actuellement dans l'antichambre de la mort aux Etats-Unis.

Le gouvernement conservateur a refusé de demander clémence au nom de Smith, allant ainsi à l'encontre de la politique habituellement appliquée par Ottawa. Il affirme vouloir étudier un par un les cas de Canadiens condamnés à la peine mort à l'étranger.

Les députés libéraux et néo-démocrates ont affirmé que le vote conservateur en faveur de la motion de M. Cotler - exprimant les opinions de députés et n'ayant aucun effet sur les gestes posés par le gouvernement - était embarrassant pour le premier ministre Stephen Harper.

M. Harper n'a pas pris part au vote sur la motion sur la peine de mort, et pas davantage sur les votes subséquents portant sur les mesures budgétaires, qui ont eu lieu mercredi soir.

"En appuyant cette motion, vous vous opposiez à la pratique actuelle du gouvernement de ne pas demander clémence pour les Canadiens condamnés à mort à l'étranger", a déclaré le député néo-démocrate Pat Martin.

M. Martin a affirmé que le cas de Ronald Allen Smith était conforme au refus de M. Harper de s'impliquer dans ceux d'une Canadienne emprisonnée sans procès au Mexique et d'un autre Canadien menacé de décapitation en raison de son implication dans une bagarre ayant mené à la mort d'un jeune homme saoudien.

"Cette tendance à abandonner les Canadiens en difficulté à l'étranger est troublante", a-t-il déclaré.
Partager…