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Pakistan: un "espion indien" condamné pour terrorisme va être pendu en avril

dépêche de presse du 16 mars 2008 - Agence mondiale d'information - AFP
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Un Indien accusé d'être un espion et condamné pour terrorisme va être pendu le 1er avril dans l'enceinte de la prison de Kot Lakhpat, à Lahore, dans l'est du Pakistan, a-t-on appris dimanche de source judiciaire.

"Nous avons reçu l'ordre d'exécution de Manjit Singh, alias Sarabjit Singh. Il sera exécuté par pendaison le 1er avril", a déclaré à l'AFP Shabbar Khan, directeur adjoint de la prison de Kot Lakhpat.

Sarabjit Singh avait été arrêté en 1990 et accusé d'être responsable d'actes de terrorisme ayant fait 4 morts, commis cette année-là à Lahore, la grande ville de l'est du Pakistan.

Il a été reconnu coupable et condamné à mort par le tribunal anti-terroriste de la province du Pendjab. La Cour suprême a rejeté l'appel de sa condamnation à mort en 2006 et le président Pervez Musharraf sa demande de grâce au début du mois de mars.

En apprenant la nouvelle, des groupes de villageois se sont silencieusement réunis dimanche soir autour de la maison de la femme de Sarabjit Singh, Sukhpreet Kaur, dans le village de Bikhiwind, dans le Pendjab indien, selon des témoins.

"Je continuerai à répéter que mon mari est innocent, qu'il l'a toujours été et ne se serait jamais abaissé à accomplir les actes meurtriers et remplis de haine dont l'accuse la police pakistanaise", a-t-elle déclaré à l'AFP.

"J'en appelle à l'ensemble des dirigeants indiens pour qu'ils élèvent la voix et sauvent la vie d'un Indien innocent", a-t-elle ajouté.

Pour sa famille, Sarabjit Singh est un fermier qui a traversé par erreur la frontière indo-pakistanaise alors qu'il était saoul, il y a 18 ans, et qui a été confondu avec un Pakistanais nommé Manjit Singh, accusé d'une série d'attentats ayant fait quatre morts à Lahore.

En septembre 2005, la télévision publique avait diffusé une déclaration de Sarabjit Singh, dans laquelle il reconnaissait faire partie des services secrets indiens et avoir posé des bombes à Lahore.

L'avocat de Singh, Abdul Hameed Rana, a espéré dimanche que l'Inde et le Pakistan puissent arriver à négocier un échange humanitaire entre des prisonniers de ce genre.

"Les deux pays ne sont plus en guerre désormais. Ils devraient annoncer une amnistie pour les prisonniers détenus de longue date, de part et d'autre", a-t-il déclaré.

Mais alors que les autorités pakistanaises ont libéré le 7 mars un prisonnier indien qui avait passé 35 ans en prison au Pakistan, Islamabad a récupéré le 12 mars le corps sans vie d'un de ses ressortissants arrêté par la police indienne en 2005.

Le 7 mars, Kashmir Singh, un ancien prisonnier indien, rentré triomphalement en Inde après 35 années passées dans le couloir de la mort au Pakistan, a admis qu'il était un espion pour son pays, contrairement à toutes ses précédentes déclarations.
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