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L'ONG de Shirin Ebadi s'insurge contre les pendaisons en Iran

dépêche de presse du 28 juillet 2008 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
TEHERAN - L'association de défense des droits de l'Homme de la lauréate du prix Nobel de la Paix Shirin Ebadi s'est élevée lundi contre l'application de la peine de mort en Iran, au lendemain de la pendaison de 29 condamnés dans la prison d'Evine, dans le nord de Téhéran.

"Le Centre de défense des droits de l'Homme est contre la peine capitale et considère qu'elle devrait être retirée dans tous les pays de la liste des peines applicables", a déclaré l'association dans un communiqué envoyé à l'AFP.

"Malheureusement, il y a eu ces dernières années des pendaisons massives en Iran, ce qui fait que l'Iran est le deuxième pays au monde en ce qui concerne le nombre d'exécutions", a-t-elle ajouté.

Les autorités iraniennes ont pendu dimanche 29 hommes, reconnus coupables de trafic de drogue, vol à main armée, meurtre ou viol. Il s'agit du plus grand nombre d'exécutions en un seul jour de ces dernières années en Iran.

Depuis le début de l'année au moins 155 personnes ont été pendues en Iran, selon un décompte de l'AFP.

Amnesty International affirme que les autorités iraniennes ont exécuté 317 personnes en 2007, ce qui place l'Iran au deuxième rang des pays où la peine de mort est la plus appliquée, derrière la Chine.

Les autorités iraniennes ont multiplié les exécutions pour lutter contre la hausse importante de la criminalité.

Mais l'association de Mme Ebadi a émis des doutes quant à l'équité des procès des 29 condamnés à mort.

"Aucune autorité ne peut priver des prévenus de leurs droits lors de leur arrestation, de leur procès (...) ainsi que du droit d'avoir une représentation légale", estime l'association, fondée par cinq avocats et dirigée par Mme Ebadi, lauréate du prix Nobel de la Paix en 2003.

"Il semble que les hommes qui ont été pendus ont été privés d'un processus judiciaire équitable."

Le meurtre, le viol, le vol à main armée, le trafic de drogue ou encore l'adultère sont passibles de la peine de mort dans la République islamique.

Les autorités iraniennes défendent les pendaisons en affirmant que la peine capitale n'est décidée qu'à l'issue d'une longue procédure judiciaire.

Les responsables iraniens espèrent que l'application de la peine capitale aura un effet dissuasif pour les criminels potentiels.

"L'application de la peine capitale n'aura aucun effet pour réduire les crimes mais bien au contraire elle ne fera qu'augmenter le crime à long terme", affirme l'association de Mme Ebadi dans le communiqué.

Le Parlement iranien a commencé début juillet l'examen d'une proposition de loi pour étendre la peine de mort à certains crimes liés à internet. Le texte prévoit que "la création de blogs et de sites internet faisant la promotion de la corruption, de la prostitution et de l'apostasie" sont également passibles de mort.

Il y a un peu plus d'un an, les autorités ont lancé une vaste campagne pour "la promotion de la sécurité" dans la société, menant des actions contre les malfaiteurs mais aussi les femmes mal voilées ou les hommes ayant des coiffures à l'occidental.
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