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RDC/Meurtre d'un élu de l'opposition: 3 soldats et 2 civils condamnés à mort

dépêche de presse du 22 septembre 2008 - Agence mondiale d'information - AFP
peine de mort / République démocratique du Congo
KINSHASA (AFP) — Trois militaires et deux civils ont été condamnés à mort lundi par un tribunal militaire de Kinshasa pour le meurtre d'un député de l'opposition, Daniel Boteti, abattu le 6 juillet, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Le tribunal condamne à la peine de mort le soldat 2e classe Patrick Mwewa, le soldat 1ère classe Kadi Munungu, le sergent Inoki Lesene, Ilunga Mbayo et Manseba", a déclaré le président du tribunal militaire de Kinshasa/Ngaliema, le capitaine Pathy Sangwa.

Quatre des cinq condamnés étaient présents lundi devant le tribunal. Le cinquième, Manseba, est en fuite.

Les trois soldats condamnés à mort sont des éléments de la Garde républicaine (GR, garde présidentielle).

Le tribunal les a également condamnés, solidairement avec l'Etat congolais, au paiement des dommages et intérêts pour un montant de 955.000 dollars à la famille du député et décidé de leur "renvoi définitif" de l'armée congolaise.

Quatre autres accusés, dont trois militaires de la GR, poursuivis dans cette affaire, ont été acquittés.

Le 27 août, le procureur du tribunal avait requis la peine de mort contre huit accusés et sollicité l'élargissement, "faute de preuve" du neuvième prévenu, un civil.

Le 18 juillet, le prévenu Patrick Mwewa avait désigné le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, comme étant le "commanditaire" de l'assassinat de Boteti, également vice-président de l'assemblée provinciale de Kinshasa.

Grièvement blessé au cours des échanges de tirs la nuit du crime avec le garde du corps du député, Mwewa avait affirmé qu'une somme de 1.200 dollars (760 euros) lui avait été versée comme "prime" par trois personnes se présentant comme des proches de M. Kimbuta. Selon lui, ces derniers l'avaient contacté par le canal de son compère Kadi.

Cette dénonciation avait provoqué colère et indignation dans Kinshasa.

Arrêté par la police le 27 juillet et présenté devant le même tribunal, Kadi avait nié connaître Mwewa, et rejeté catégoriquement son implication dans l'assassinat de Boteti.

Confronté à Kadi, Patrick Mwewa reviendra sur son accusation et demandera pardon à M. Kimbuta, issu de la famille politique du président Joseph Kabila.

Les avocats de la famille Boteti avaient dénoncé un "montage" visant à disculper le gouverneur Kimbuta.

Un des piliers du Mouvement de libération du Congo (MLC, principal parti d'opposition), Daniel Boteti avait été tué par des hommes armés dans le quartier Macampagne (nord), secteur contrôlé par la GR alors qu'il revenait d'un mariage.

Le tribunal a accordé cinq jours aux condamnés pour faire appel.

Les exécutions capitales sont officiellement suspendues en RDC depuis 2003.

Les avocats de Boteti ont affirmé lundi soir à l'AFP leur intention d'aller en appel car ils estiment que toute la lumière n'a pas été faite sur les éventuels commanditaires du meurtre du député.
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