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Irak: Nouvelle condamnation à mort pour "Ali le Chimique"

dépêche de presse du 2 décembre 2008 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Irak
BAGDAD (AFP) — Ali Hassan al-Majid, connu sous le surnom d'"Ali le Chimique" après son recours aux armes chimiques contre les Kurdes, a été condamné à la peine capitale mardi par un tribunal à Bagdad pour la répression de l'insurrection chiite en 1991.

Le Haut Tribunal pénal irakien, qui siège dans la "zone verte", fortement sécurisée, au coeur de la capitale irakienne, a également prononcé la peine de mort contre contre Abdel Ghani Abdel Ghafour, chef du parti Baas dans le sud de l'Irak au moment de l'insurrection.

Cousin de l'ancien dictateur Saddam Hussein, Ali Hassan al-Majid, 67 ans, était à l'époque ministre de l'Intérieur, après avoir été gouverneur militaire du Koweit envahi par l'Irak en août 1990. L'écrasement du soulèvement avait fait jusqu'à 100.000 victimes dans les provinces chiites du sud du pays, selon l'accusation.

Menée par des soldats démoralisés par la déroute de l'armée irakienne au Koweït et des civils, la rébellion avait été matée dans le sang par les troupes d'élite du régime baassiste, sans que les forces étrangères déployées dans la région n'interviennent.

La mutinerie, commencée à Bassorah, s'était transformée en révolte populaire et avait gagné toutes les villes du sud, notamment Nadjaf et Karbala, centres religieux chiites.

C'est la seconde fois en 18 mois qu'Ali Hassan al-Majid est condamné à mort. Le 24 juin, c'est pour le massacre de 182.000 Kurdes d'Irak dans les années 80, qu'il s'était vu infliger la peine capitale. Ces opérations, baptisées Anfal, avaient été lancées en 1987 et 1988 avec l'utilisation de bombardements chimiques.

Cette sentence avait été confirmée en appel le 4 septembre par la Cour suprême irakienne.

Par ailleurs, quatre autres inculpés ont été condamnés à la prison à vie, 6 à 15 ans de prison et trois ont été acquittés.

Condamnés à mort dans le procès du massacre des Kurdes, Hussein Rachid al-Tikriti, ancien chef adjoint des opérations des forces armées, a écopé cette fois d'une peine de réclusion à perpétuité alors que le général Sultan Hachem al-Taï, qui fut ministre de la Défense, a été condamné à 15 ans de prison.

Au moment où le juge lisait la sentence, l'ancien chef du parti Baas dans le sud de l'Irak a crié "A bas l'occupation", "A bas les collaborateurs", "Victoire, Jihad, Libération". Le magistrat a demandé Abdel Ghani Abdel Ghafour de se taire mais il a continué en lançant "Allah est Grand", "Je tomberai en martyr pour la Nation". Le juge lui a alors lancé "Dehors, sale baassiste".

Le magistrat a annoncé que le verdict serait envoyé à la Cour suprême irakienne, qui a le pouvoir de casser la décision, mais Abdel Ghafour a crié: "Je ne veux pas que vous envoyez mon dossier, je veux mourir en martyr".

Pour sa part, Ali Hassan al-Majid, s'est seulement exclamé à l'annonce de sa sentence: "Merci à Dieu", comme il l'avait fait lors de sa précédente condamnation à mort.

Le procès de ces anciens responsables du régime de Saddam Hussein avait commencé le 21 août.
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