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Soudan: onze nouvelles condamnations à mort de rebelles du Darfour

dépêche de presse du 22 avril 2009 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Soudan
KHARTOUM - Un tribunal soudanais a condamné mercredi onze rebelles du Darfour à la peine capitale pour une attaque meurtrière contre Khartoum l'an dernier, portant à 71 le nombre de condamnations à mort prononcées dans cette affaire.

Cinq autres accusés ont été acquittés.

Le juge Samid Din Ismail a annoncé que le tribunal avait décidé d'infliger "la peine suprême" aux 11 membres du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus actif des groupes rebelles du Darfour, région de l'ouest du Soudan en guerre civile depuis 2003.

Cinq autres accusés n'ont pas été jugés coupables des accusations de tentative de renversement du gouvernement. L'un d'eux a été renvoyé devant un tribunal pour enfants et un autre a été interné dans un hôpital psychiatrique.

Ces condamnations portent à 71 le nombre de condamnations à morts de rebelles jugés pour l'attaque contre Khartoum qui avait fait plus de 220 morts le 10 mai 2008.

A la lecture du verdict, les accusés ont protesté contre ce qu'ils considèrent comme une parodie de justice et crié leur fidélité au dirigeant du JEM, Khalil Ibrahim.

Le tribunal a donné une semaine à la défense pour faire appel.

La semaine dernière, dix rebelles avaient été condamnés à mort par un tribunal spécial, venant s'ajouter à cinquante autres condamnés à la pendaison, après avoir été reconnus coupables d'avoir participé à l'assaut du JEM.

Les rebelles avaient lancé une attaque sur Omdurman, ville jumelle de Khartoum, avec l'objectif de marcher sur la capitale. Ils avaient été repoussés par les forces de sécurité à l'issue de violents combats.

Un tribunal spécial a été créé à Khartoum-Nord pour juger les personnes arrêtées dans la rafle ayant suivi l'attaque.

Aucun des condamnés n'a encore été pendu.

Pour être appliqués, les verdicts doivent notamment être confirmés par la plus haute juridiction soudanaise, et signés par le président Omar el-Béchir.

Amnesty International s'est dite "scandalisée par le fait que les autorités soudanaises continuent d'appliquer la peine de mort après des procèdures judiciaires injustes".

Les deux derniers verdicts ont été prononcés en dépit d'un accord conclu à Doha (Qatar), en février, entre les rebelles du JEM et le gouvernement soudanais. Ce texte ouvrait la voie à un dialogue devant mener à une conférence de paix sur le Darfour et prévoyait un échange de prisonniers.

Mais le JEM avait affirmé en mars qu'il se retirait de l'accord si le gouvernement soudanais ne revenait pas sur sa décision d'expulser 13 ONG internationales actives au Darfour.

Cette mesure avait été décidée par Khartoum en réponse au mandat d'arrêt lancé contre le président Béchir par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans cette province.

Mardi, les rebelles ont repoussé les efforts de médiation du Qatar pour de nouvelles négociations.

Le conflit au Darfour, où s'affrontent forces gouvernementales appuyées par des milices arabes et mouvements rebelles, a fait jusqu'à 300.000 morts, selon l'ONU, quelque 10.000 selon Khartoum.
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