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2 Britanniques parmi les terroristes présumés désignés par Bush

dépêche de presse du 4 juillet 2003 - Reuters
LONDRES (Reuters) - Deux Britanniques font partie des prisonniers étrangers arrêtés par les Etats-Unis dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme" et désignés jeudi par le président américain George Bush comme étant aptes à être jugés par des tribunaux militaires d'exception, a annoncé le ministère britannique des Affaires étrangères.

Moazzam Begg et Feroz Abbasi appartiennent au groupe de six étrangers que Bush souhaite voir jugés par des commissions militaires américaines, a déclaré le Foreign Office.

L'Australie a annoncé pour sa part qu'un de ses ressortissants, David Hicks, membre présumé d'Al Qaïda et détenu à Guantanamo, était aussi concerné.

Ces six personnes seraient au nombre des quelque 600 détenus emprisonnés dans la base navale américaine de Guantanamo, sur l'île de Cuba, à la suite de la guerre contre le régime taliban et Al Qaïda en Afghanistan à l'automne 2001.

Pour le porte-parole du Foreign Office, "nous sommes au tout début du processus. A ce stade, ils ont seulement été désignés. Toute personne désignée ne sera pas traduite automatiquement devant une commission militaire".

Cette nouvelle a provoqué la colère des organisations de défense des droits de l'Homme, qui craignent que la justice ne soit pas rendue, et celle des proches des deux hommes.

"Je ne sais pas pourquoi il a été capturé", a déclaré Azmat, le père de Begg, à la chaîne télévisée britannique Sky News. "Notre gouvernement doit faire de très sérieux efforts pour sa libération. Cette commission militaire, je ne lui fais pas confiance."


L'UNION EUROPENNE CONTRE LA PEINE DE MORT

"Le département américain de la Défense va nommer les juges et les procureurs, contrôler la défense et fixer les règles du procès", s'est indigné Stephen Jakobi, le président de l'organisation Fair trials abroad, qui milite pour l'équité des procès à l'étranger.

"Nous en sommes au point où l'exercice cubain tourne à la farce, avec des relations publiques marquées du sceau de l'échec et du cynisme."

La possibilité d'un procès des six étrangers a aussi conduit la Commission européenne à exhorter vendredi les Etats-Unis à ne pas appliquer la peine de mort contre eux.

L'Union européenne, qui est fermement opposée à la peine capitale, a fait savoir par la voix de Diego de Ojeda, porte-parole de la Commission, que son application risquerait de saper le soutien apporté par la communauté internationale à la lutte contre le terrorisme menée par Washington.

Le Pentagone, qui a refusé de dévoiler l'identité des six suspects dont il estime qu'ils ont suivi des entraînements dans des camps "terroristes" et ont pu être liés à Al Qaïda, doit à présent dire s'ils seront effectivement jugées par des commissions militaires et de quoi ils seront inculpés.

Le président américain avait par décret, en novembre 2001, autorisé la tenue de procès par des commissions militaires dans la foulée des attentats du 11 septembre de cette année-là aux Etats-Unis.
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