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Un Montréalais est épargné de la peine de mort par la justice saoudienne

dépêche de presse du 9 janvier 2010 - Presse Canadienne
OTTAWA — Le plus haut tribunal de l'Arabie saoudite a annulé la sentence de condamnation à mort imposée à un Montréalais prétendument impliqué dans une bagarre meurtrière, en 2007.

Selon une porte-parole du ministre des Affaires étrangères du Canada, Lawrence Cannon, Mohamed Kohail demeure détenu dans une prison saoudienne mais n'est plus menacé de décapitation, à la suite d'un jugement rendu samedi.

La Cour suprême de l'Arabie saoudite a également décrété que le suspect âgé de 24 ans devrait bénéficier d'un nouveau procès.

"Il s'agit d'une bonne nouvelle", a lancé Catherine Loubier, porte-parole de M. Cannon.

Cette dernière a cependant confié que rien n'était réglé dans le cas de Sultan Kohail, le frère cadet de Mohamed. Cette affaire a été transférée d'un tribunal de la Jeunesse à une cour pour adultes, et pourrait se solder par une condamnation à la peine de mort.

"Ce dossier demeure prioritaire pour le gouvernement, a affirmé Mme Loubier. Le Canada continue de fournir de l'aide consulaire et étudie toutes les hypothèses pour soutenir Mohamed et Sultan Kohail."

Mohamed Kohail, un citoyen canadien, et un ami originaire de la Jordanie avaient tous deux été condamnés à la peine de mort en mars 2008. Les suspects étaient soupçonnés d'avoir été impliqués dans l'assassinat d'un adolescent de 19 ans, Munzer Al-Hiraki, à Djeddah en 2007. Le drame a pris naissance après que Sultan se soit disputé avec la cousine de Munzer Al-Hiraki.

Les deux frères ont continuellement affirmé avoir agi par légitime défense, et assurent n'avoir joué aucun rôle dans les blessures fatales survenues pendant la bataille, qui a impliqué des dizaines d'adolescents.

Mohamed Kohail prétend avoir été contraint à confesser le crime par la torture.

Tout au long de l'année, son dossier s'est promené de tribunal en tribunal en Arabie saoudite. Il a d'abord été condamné par un tribunal de première instance, un verdict qui entraînait automatiquement la peine de mort. La décision a été maintenue par la Cour d'appel, mais la Cour suprême l'a renversée.

Son frère, cependant, demeure prisonnier du système judiciaire saoudien. A l'origine, il avait été condamné par le tribunal de la Jeunesse à 200 coups de fouet et un an de prison.

Ottawa n'a donné aucun autre détail sur ce dossier, citant la Loi sur la protection de la vie privée.

La famille de Kohail et les députés libéraux à Ottawa ont fréquemment critiqué le premier ministre Stephen Harper, qu'ils accusent de ne pas avoir suffisamment intervenu dans ce dossier.

Mohamed Kohail a écrit au premier ministre et lui a demandé son aide - apportant de l'eau au moulin aux affirmations libérales selon lesquelles les conservateurs négligent les citoyens canadiens aux prises avec des problèmes à l'étranger.

Mais les conservateurs répliquent qu'ils sont en contact étroit avec tous les gens impliqués dans cette affaire, et disent avoir profité de chaque opportunité pour parler de cette affaire et appuyer la famille Kohail.

"Le Canada appuie l'abolition de la peine de mort à l'échelle internationale et prône le respect des mesures de protection où la peine de mort est encore appliquée", a fait remarquer Mme Loubier.
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