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Ouganda : Pillay appelle à ne pas adopter une loi discriminatoire sur l'homosexualité

communiqué de presse du 15 janvier 2010 - Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU
Pays :
peine de mort / Ouganda
15 janvier 2010 – La Haut commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme, Navi Pillay, a appelé vendredi le gouvernement de l'Ouganda à intervenir pour éviter que soit présenté au Parlement un projet de loi sur l'homosexualité qui propose la prison à vie, et dans certains cas la peine de mort, aux homosexuels.

Selon elle, ce texte "brutalement discriminatoire viole clairement les standards internationaux en matière de droits de l'homme" et "menace de porter atteinte à la réputation du pays sur la scène internationale."

Ce projet de loi, appelé "Loi anti-homosexualité", a été déposé par un membre du Parlement et serait soutenu par un certain nombre de ces collègues. Il veut interdire toute forme de relations sexuelles entre personnes du même sexe, ainsi que la promotion ou la reconnaissance des relations homosexuelles comme un mode de vie sain et acceptable dans les institutions publiques, selon un communiqué du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH).

Mme Pillay a salué les récentes déclarations du Président ougandais et d'autres hauts responsables du gouvernement, indiquant que les autorités pourraient intervenir pour empêcher que ce projet de loi ne soit adopté. Elle a aussi appelé le gouvernement à "commencer le processus d'abrogation des lois ougandaises actuelles qui criminalisent l'homosexualité, même si les châtiments sont moins sévères" que ceux prévus dans le projet de loi.

"Ce projet de loi propose des châtiments sévères pour les personnes présumées lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres, à savoir la prison à vie, ou, dans certains cas, la peine de mort", a souligné Mme Pillay. "Il est exceptionnel de voir une telle législation proposée plus de 60 ans après que l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme, et ensuite de plusieurs autres lois et normes internationales, ont indiqué clairement que ce type de discrimination est inacceptable".

Le projet de loi inclut aussi une disposition qui pourrait conduire à une condamnation à trois ans de prison pour quiconque n'a pas signalé dans les 24 heures les identités des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres qu'il ou elle connaît, dont les membres de sa propre famille, ou qui soutient ouvertement les droits humains des homosexuels.
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