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Iran-Seize opposants jugés, le pouvoir craint une révolte

dépêche de presse du 30 janvier 2010 - Reuters
Pays :
peine de mort / Iran
Un nouveau procès de 16 opposants au président iranien Mahmoud Ahmadinejad s'est ouvert samedi, à deux semaines de l'anniversaire de la Révolution islamique lors duquel le pouvoir craint de nouvelles manifestations.
Les gardiens de la Révolution ont prévenu que toute nouvelle révolte serait durement sanctionnée, alors que l'Iran fêtera le 11 février le 31e anniversaire de la Révolution islamique.

Les 16 Iraniens jugés samedi ont été arrêtés lors des manifestations antigouvernementales tenues à l'occasion de la fête religieuse de l'Achoura, le 27 décembre dernier. Huit personnes avaient trouvé la mort dans les affrontements entre partisans de l'opposition et forces de l'ordre. Cinq des accusés ont été inculpés du délit le plus grave, "mener une guerre contre Dieu" (moharebeh). Les autres sont accusés d'atteintes à l'ordre public ou à la sécurité nationale, annonce le site internet du tribunal.
Le procureur de Téhéran, cité par l'agence des étudiants Isna, a déclaré que plusieurs des accusés appartenaient à des mouvements contre-révolutionnaires. L'un d'entre eux serait fidèle d'un culte interdit, Baha'i, et un autre est taxé de communisme.

L'agence semi-officielle Fars rapporte pour sa part que les autorités ont procédé à 150 nouvelles arrestations, ce qui porte à plus de 450 le nombre de personnes détenues en lien avec ces violences.

Les sites internet de l'opposition appellent à de nouvelles manifestations antigouvernementales le 11 février, date anniversaire de la révolution de 1979. "Sous aucune condition nous ne laisserons le 'mouvement vert' se manifester", a dit le général Hossein Hamedani, commandant des Gardes révolutionnaires de Téhéran. "Nous n'assisterons certainement pas à une telle chose et même si une minorité veut faire quelque chose, elle aura affaire à nous", a-t-il ajouté dans des propos rapportés par l'agence semi-officielle Isna.

Pour les opposants Mirhossein Mousavi et Mehdi Karoubi, la pendaison jeudi de deux manifestants convaincus de moharebeh est intervenue à point nommé. "Il semble que le but d'une telle action était d'intimider les gens pour qu'ils ne participent pas aux manifestations du 11 février", disent-ils dans un communiqué commun publié par le site internet Sahamnews.
Les manifestations de l'opposition lors de l'Achoura ont fait suite à celles organisées depuis juin et la réélection contestée à la présidence iranienne de l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad. Ces troubles post-électoraux ont plongé la République islamique dans sa crise la plus grave depuis la révolution de 1979.
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