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Tarek Aziz: le président irakien Talabani "ne signera jamais" d'ordre d'exécution

dépêche de presse du 17 novembre 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Irak
(AFP) – PARIS — Le président irakien, Jalal Talabani, a indiqué mercredi dans une interview à France 24 qu'il "ne signera jamais" l'ordre d'exécution de Tarek Aziz, l'ancien vice-Premier ministre de Saddam Hussein, condamné à mort le 26 octobre par la Haute cour pénale irakienne.

"Non, je ne signerai pas un ordre de ce genre parce que je suis socialiste. Je compatis avec Tarek Aziz, car c'est un chrétien irakien; et c'est en outre une personne âgée qui a plus de soixante-dix ans. C'est pourquoi je ne signerai jamais cet ordre d'exécution", a déclaré le président d'origine kurde lors d'une interview à la chaîne internationale française.

Tarek Aziz a été condamné à mort le 26 octobre par la Haute cour pénale irakienne, pour son rôle dans l'élimination des partis religieux. Agé de 74 ans, de santé fragile, il est emprisonné depuis sa reddition fin avril 2003, un mois après l'invasion américaine de l'Irak.

Il a été condamné à mort en même temps que deux autres piliers du régime de Saddam Hussein, l'ancien ministre de l'Intérieur Saadoun Shaker et l'ancien secrétaire du dictateur, Abed Hmoud.

"Je pense que la page des exécutions (...) doit être tournée, sauf concernant les crimes perpétrés dans la cathédrale du Notre-Dame du Perpétuel secours et les crimes contre les pèlerins chiites et les lieux saints", a ajouté M. Talabani.

Le 31 octobre, 44 fidèles et deux prêtres ont été tués dans un attentat commis en pleine messe par un commando d'Al-Qaïda dans la cathédrale syriaque catholique de Bagdad.

Des attentats prennent aussi régulièrement pour cibles les pèlerinages sur les lieux saints chiites de Najaf et Karbala.

M. Talabani a encore souligné que l'Irak "a besoin d'une politique de clémence, de pardon et de réconciliation nationale".

Par ailleurs, il a affirmé que les crimes à l'égard des chrétiens étaient "condamnés par tous les Irakiens" et que le nouveau gouvernement lutterait pour que les "bandes" d'Al-Qaïda puissent être "éradiquées l'année prochaine".
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