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Japon: ministre contre la peine de mort

dépêche de presse du 14 janvier 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Japon
Le Japon s'est doté aujourd'hui d'un nouveau ministre de la Justice opposé à la peine de mort, redonnant espoir aux activistes qui militent pour son abolition.

À part les Etats-Unis, le Japon est la seule autre démocratie industrialisée qui applique la peine capitale, généralement pour des auteurs de multiples meurtres, et 111 condamnés attendent actuellement d'être exécutés, selon les statistiques officielles.

Satsuki Eda, 69 ans, un légiste diplômé de la prestigieuse université de Tokyo et de l'université britannique d'Oxford, a été nommé aujourd'hui dans le nouveau gouvernement du premier ministre Naoto Kan. Il est l'un des membres fondateurs d'un groupe de parlementaires japonais qui soutiennent les activités de l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International.

Le nouveau ministre est "personnellement opposé" à la peine capitale, a confirmé un responsable joint à son bureau, ajoutant que Satsuki Eda allait "réfléchir avec soin" à ce qu'il allait faire. Un texte - écrit par son secrétaire lorsqu'il était au Sénat en 2000 et toujours affiché sur son site officiel - affirme que "le parlementaire Eda est un avocat de l'abolition de le peine de mort". Il est opposé aux exécutions principalement parce qu'il est convaincu qu'"un Etat ne doit pas commettre de meurtre", qu'il y a un risque d'erreur, mais aussi parce qu'elles constituent un fardeau mental pour les bourreaux et qu'elles vont à l'encontre de la tendance internationale en faveur de l'abolition, a écrit cet assistant.

La branche japonaise d'Amnesty International entretient des liens étroits avec Satsuki Eda, a déclaré Osamu Amano, l'un des militants contre la peine capitale. "Nous espérons qu'il va travailler à l'abolition de la peine de mort (...) Nous savons qu'il s'intéresse réellement aux droits de l'homme et a oeuvré avec passion à leur promotion", a dit Osamu Amano. Le nombre d'exécutions au Japon a baissé de façon importante depuis l'arrivée au pouvoir du Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche) en septembre 2009. Les deux seules pendaisons remontent à juillet 2010.
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