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Algérie: l'ancien chef du GSPC placé dans un "lieu sûr"

dépêche de presse du 9 mars 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Algérie
(AFP) – ALGER — L'ancien chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu Aqmi, Hassan Hattab a été placé dans un "lieu sûr" tandis que l'ex-numéro deux de l'organisation Abderezzak El Para, a été écroué, a indiqué mercredi le ministre algérien de la Justice Tayeb Belaïz.

"Nous avons commencé à appliquer les ordonnances présidentielles (portant levée de l'état d'urgence). Hassan Hattab a été placé dans un lieu sûr alors que Abderezzak El Para a été placé lundi sous mandat de dépôt" après avoir été entendu par un juge d'instruction, a déclaré M. Belaïz, dont les propos ont été rapportés mardi soir par l'agence de presse APS.

Hassan Hattab, qui s'est rendu aux autorités fin septembre 2007, avait été exclu du GSPC, qui s'est rallié en septembre 2006 au réseau terroriste Al-Qaïda d'Oussama ben Laden et s'est rebaptisé depuis Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Il s'était opposé à ce ralliement et s'est rendu pour bénéficier de la Charte sur la réconciliation nationale de février 2006, qui offre le pardon aux islamistes contre leur reddition, selon la presse.

Abderrezak El Para, Amari Saïfi de son vrai nom, est l'auteur de l'enlèvement de 32 touristes européens en 2003 dans le Sahara Algérien.

Il avait été livré en 2004 aux services algériens de sécurité par des rebelles tchadiens, qui l'avaient capturé, à la suite d'une médiation libyenne.

Il attend depuis son jugement, son procès ayant été reporté à plusieurs reprises en raison de l'absence de l'accusé.

Jusqu'à présent, les deux hommes étaient "placés en détention administrative - qui permet d'emprisonner sans procès un individu- par le ministère de l'Intérieur dans le cadre de l'état d'urgence", a précisé à l'AFP l'avocat Me Mokrane Aït Larbi.

Hattab a été placé dans un "lieu sûr" dans le cadre de l'application de mesures liées à la levée le 23 février de l'état d'urgence, instauré en 1992 pour lutter contre la guerilla islamiste, selon M. Aït-Lari.

Elles prévoient la mise en place d'une protection pour des inculpés détenant des informations de nature à aider la justice dans la lutte contre le terrorisme.

Cette disposition concerne exclusivement les faits qualifiés de "crime terroriste". Le placement en "résidence protégée" est limité à 3 mois avec la possibilité pour le juge de le renouveler deux fois seulement.

Depuis sa reddition, Hattab faisait l'objet d'enquêtes préliminaires de la part des services de sécurité avant d'être jugé, selon les autorités.

L'ancien chef du GSPC avait appelé en 2009 les islamistes montés au maquis à renoncer à la lutte armée et à rendre les armes.

Il devait être jugé en 2007 notamment pour "création et appartenance à une organisation terroriste, assassinat avec préméditation et utilisation d'explosifs dans des lieux publics", mais son procès avait été renvoyé.

Avant de se rendre aux autorités, il avait été condamné par contumace à perpétuité par le tribunal criminel de Tizi Ouzou (110 km à l'est d'Alger) et à la peine capitale par le tribunal criminel de Batna (sud-est) pour "constitution de groupes terroristes armés".
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