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Des ONG réclament l'abolition de la peine de mort au Sénégal

dépêche de presse du 10 octobre 2003 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Sénégal
Une dizaine d'organisations sénégalaises de défense des droits de l'Homme ont réclamé vendredi, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale contre la peine de mort, l'abolition de cette peine au Sénégal, où un prévenu a été condamné à mort en septembre par la Cour d'assises de Dakar.

L'accusé, Abdoulaye Diagne, a été jugé pour avoir poignardé un jeune soldat et lui avoir subtilisé ses biens en août 1993. Ayant déjà purgé dix ans de détention préventive, il a été déclaré coupable de "vol avec usage d'armes et de violence ayant entraîné mort d'homme", un crime puni de la peine de mort par le code pénal sénégalais.

Les organisations de défense des droits humains, regroupées au sein de la "Coalition pour l'abolition de la peine de mort au Sénégal (CAPM)", estiment que cette sentence "ne sera pas exécutée, à l'instar de toutes celles qui ont été prononcées depuis 1968", dans un communiqué transmis à l'AFP.

"Le Sénégal est un pays abolitionniste de fait", constate la CAPM, qui appelle le gouvernement sénégalais "à considérer cet état de fait non pas comme une fin en soi, mais comme une étape vers une abolition en droit de la peine capitale".

La Coalition interpelle en outre le président sénégalais, Abdoulaye Wade, en l'invitant à respecter l'engagement pris publiquement, lors d'une intervention télévisée, d'"abroger la peine de mort du code pénal sénégalais".

"Cette abrogation, en plus d'être conforme à l'esprit de la Constitution (du pays), placerait le Sénégal dans la liste de plus en longue des pays qui respectent le droit sacré et inviolable de tout être humain à la vie et à l'intégrité physique", affirme la même source.

Selon le coordonnateur de la CAPM, Seydi Gassama, joint par l'AFP, deux sentences de condamnations à mort ont été exécutées au Sénégal.

La première exécution, a précisé M. Gassama, a été celle de Moustapha Lô, mis à mort en 1965 pour avoir tenté d'assassiner le premier président sénégalais, Léopold Sédar Senghor. La seconde est celle d'Abdou Ndaffa Faye, condamné en 1967 pour le meurtre du député de Mbour (dans la région de Thiès, centre), Demba Diop.
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