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Inde: la Cour suprême appuie la peine de mort pour les crimes d'honneur

dépêche de presse du 10 mai 2011 - Associated Press - AP
Pays :
peine de mort / Inde
NEW DELHI — La Cour suprême indienne s'est prononcée en faveur de la peine de mort pour ceux qui se rendent coupables de «crimes d'honneur», estimant qu'il s'agit d'une pratique barbare et féodale.

La décision a été applaudie par des militants qui espèrent qu'elle rehaussera l'opposition à un crime qu'ils décrivent comme étant incompatible avec la démocratie.

La majorité des victimes sont des jeunes gens qui étaient tombés amoureux et s'étaient mariés contre la volonté de leurs parents, ou des jeunes contraints de se plier à des mariages arrangés. Aucune donnée officielle n'est disponible, mais environ un millier de personnes seraient tuées chaque année en Inde pour avoir tenu tête à leurs aînés.

La Cour suprême a maintenu, lundi, la peine d'emprisonnement à vie imposée à un homme reconnu coupable d'avoir tué sa fille. Le tribunal a toutefois ajouté un avertissement: «Ceux qui prévoient commettre des crimes d'honnes doivent savoir que la potence les attend».

La cour a déclaré que des mesures strictes sont nécessaires pour effacer le système indien des castes, tout comme la violence et le harcèlement dont sont victimes les jeunes qui essaient d'échapper à des pratiques sociales vieilles de plusieurs centaines d'années.

«Le temps est venu d'abolir ces pratiques barbares et féodales qui sont une insulte pour notre nation, a dit le juge Markandeya Katju. Cela est nécessaire pour décourager des comportements aussi inacceptables et non civlisés.»

C'est la première fois que la Cour suprême indienne se prononce sur la question de la peine de mort en lien avec les crimes d'honneur. Dans leur décision, le juge Katju et son collègue Gyan Sudha Misra ont indiqué que les crimes d'honneur appartiennent à la catégorie des crimes «les plus rares» et méritent d'être passibles de la peine capitale.

Le mois dernier, le tribunal avait ordonné aux responsables politiques et policiers du pays de protéger les couples qui se marient à l'extérieur de leur caste ou de leur religion, et d'intenter des poursuites criminelles contre ceux qui les menacent ou les harcèlent.

Les groupes de défense des droits de la femme, s'ils ont applaudi la décision de la Cour suprême, demeurent néanmoins sceptiques face à la capacité et à la volonté du gouvernement d'adopter des lois pour s'attaquer au problème.
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