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Irak: 15 membres présumés d'Al-Qaïda condamnés à mort pour un massacre

dépêche de presse du 16 juin 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Irak
Thème :
BAGDAD - La Cour criminelle centrale d'Irak a condamné à mort jeudi 15 membres présumés d'une cellule d'Al-Qaïda accusés d'avoir participé en 2006 à un massacre particulièrement atroce d'environ 70 personnes lors d'un mariage.

La Cour a condamné à la mort par pendaison 15 personnes dont leur chef Firas Fleih al-Joubouri, en vertu de l'article 4 sur le terrorisme, a affirmé à l'AFP le porte-parole du Conseil supérieur de la justice, Abdel Sattar al-Beriqdar.

Les condamnés, tous Irakiens, ont un mois pour faire appel. Si la cour confirme le jugement de première instance, le verdict doit encore être approuvé par la présidence de la République avant l'exécution de la sentence, a-t-il ajouté.

Le 28 mai, les forces irakiennes avaient annoncé l'arrestation de 25 membres présumés d'une cellule d'Al-Qaïda accusés d'avoir exécuté les invités d'un mariage entre un chiite et une sunnite, avant de jeter leurs dépouilles dans le Tigre dans la région de Taji, au nord de Bagdad, au plus fort des violences confessionnelles en 2006.

Selon le porte-parole du commandement des opérations de Bagdad, le général Qassem Atta, une vingtaine d'assaillants avaient intercepté le convoi des mariés formé d'une dizaine de véhicules à un faux barrage militaire. Ils ont séparé les femmes, les hommes et les enfants et ont violé toutes les femmes. Ils ont ensuite accroché un poids autour du cou de 15 enfants âgés de deux à 12 ans et les ont jetés dans le fleuve.

La mariée a été violée sous les yeux de son époux, avant que tous les hommes ne soient exécutés d'une balle dans la nuque. Ils ont ensuite coupé la poitrine de la mariée et l'ont laissée se vider de son sang jusqu'à ce qu'elle meure, a-t-il dit.

Selon M. Atta, le réseau a été quasiment démantelé après l'arrestation d'un de ses chefs présumés, Firas Fleih al-Joubouri, qui dirigeait aussi l'Organisation des droits de l'Homme, une ONG ayant pignon sur rue et engagée dans la défense des droits des prisonniers.

C'est la découverte dans deux maisons appartenant à Firas Fleih de faux papiers et d'enregistrements vidéos des crimes commis, qui avait permis ce coup de filet.

Par ailleurs, M. Berqidar a indiqué à l'AFP que la cour d'appel avait envoyé pour approbation à la présidence de la République 516 condamnations à mort entre 2009 et 2011.

Elle en a adressé 114 en 2009 à la présidence de la République qui a avalisé 52, 283 en 2010 dont 26 ont été avalisées et 119 en 2011 dont trois seulement ont été validées jusqu'à présent, a-t-il ajouté.

Selon la procédure pénale, un condamné à mort en première instance peut faire appel et la sentence doit être approuvée par la présidence irakienne avant de devenir exécutoire.

L'Irak a exécuté 257 condamnés à mort dont six femmes depuis 2005, avait affirmé en décembre 2010 le vice-ministre de la Justice Bouchou Ibrahim.

Les exécutions ont commencé en août 2005 et il y a actuellement 37 condamnés qui peuvent être exécutés car leur sentence a été approuvée par le Conseil présidentiel, avait-il précisé.
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