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La France déplore l'exécution de Troy Davis

dépêche de presse du 22 septembre 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
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PARIS (AFP) - La France déplore l'exécution de l'Américain Troy Davis dans l'Etat de Géorgie (Sud-est des Etats-Unis) et réaffirme son opposition à la peine de mort, a déclaré jeudi un porte-parole du ministre des Affaires étrangères et européennes.

"Nous déplorons vivement que les nombreux appels à la clémence n'aient pas été entendus", indique-t-il dans un communiqué.

"La France réaffirme son opposition à la peine de mort, quels que soient les lieux et les circonstances", poursuit le texte. "Elle rappelle que toute erreur judiciaire dans son application est irréversible".

"Alors que plus des deux tiers des États dans le monde ont aujourd'hui renoncé à ce châtiment, en droit ou en fait, ce cas illustre la nécessité de poursuivre le combat pour l'abolition universelle et définitive de la peine de mort", conclut le ministère français.

Robert Badinter, le ministre socialiste de la Justice qui fit adopter la loi abolissant la peine de mort en France en 1981, a qualifié l'exécution de Troy Davis de "défaite pour l'humanité".

"S'il est innocent, comme nous en sommes convaincus, c'est un crime, un assassinat judiciaire. Cette affaire restera comme une tache sur la justice des Etats-Unis", a-t-il lancé.

Il a cependant relevé le progrès des abolitionnistes dans ce pays. "C'est ça, la marche de l'Histoire". "Nous étions le 35ème Etat au monde à abolir la peine de mort en 1981. Aujourd'hui, sur 194 Etats des Nations unies, 138 sont abolitionnistes".

Amnesty International France a dénoncé de son côté "l'exécution lâche et honteuse de Troy Davis".

"Aujourd'hui, la Géorgie n'a pas seulement tué Troy Davis, elle a aussi tué la confiance de tous les soutiens de Troy, à travers le monde, dans le système judiciaire aux Etats-Unis", a déclaré sa présidente Geneviève Garrigos.

L'Américain Troy Davis a été exécuté mercredi par injection à 23H08 (03H08 GMT jeudi), selon le pénitencier de Jackson (Géorgie, Sud-Est).

Ce Noir, condamné à mort en 1991 pour le meurtre d'un policier blanc, avait fait l'objet d'une intense mobilisation internationale, des doutes planant sur sa culpabilité. Mais la Cour suprême des Etats-Unis a rejeté mercredi un ultime recours de ses avocats, ouvrant la voie à son exécution.

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