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La France appelle l'Iran à ne pas condamner à mort un pasteur apostat

dépêche de presse du 29 septembre 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
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PARIS, 29 sept 2011 (AFP) - La France "est vivement préoccupée par la possible condamnation à mort de Youssef Nadarkhani", un pasteur accusé d'avoir changé de religion, ont déclaré jeudi les autorités françaises, en dénonçant à nouveau les entraves imposées au cinéaste Jafar Panahi.

La condamnation de Youssef Nadarkhani "constituerait une violation du Pacte international sur les droits civils et politiques auquel lIran a librement souscrit ainsi que de la Constitution iranienne qui garantit la liberté de religion et de croyance", a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero.

M. Nadarhkani, 32 ans, musulman converti au christianisme à l'âge de 19 ans et devenu pasteur d'une petite communauté évangélique baptisée "Eglise d'Iran", a été arrêté en octobre 2009 et condamné à mort par une cour d'appel en septembre 2010 pour apostasie en vertu de la charia (loi islamique) en vigueur en Iran.

La Cour suprême a annulé ce verdict début juillet, et renvoyé l'affaire devant le tribunal de Rasht (nord de l'Iran), d'où le pasteur est originaire, en demandant à l'accusé de se "repentir", ce qui permettrait l'annulation des poursuites en vertu de la charia. Les audiences se sont achevées mercredi.

Bernard Valero s'est aussi saisi de la sortie en France du film "Ceci nest pas un film" de Jafar Panahi, pour rappeler "la préoccupation de la France quant à la situation de cet artiste et de la liberté dexpression en Iran".

Condamné en décembre 2010 à six ans de prison et à l'interdiction d'exercer son métier pendant vingt ans, pour atteinte à la sécurité nationale et propagande contre la République islamique, M. Panahi a fait appel et, dans lattente du jugement, est interdit de sortie du territoire iranien.

"La situation de Jafar Panahi confirme une fois de plus les entraves auxquelles font face les artistes en Iran pour exercer leur métier, comme le prouve la récente arrestation de documentaristes", a dit le porte-parole, en appelant Téhéran "à garantir le plein exercice de la liberté dexpression et de création" en Iran.
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