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Attentat de Minsk: les deux accusés condamnés à la peine de mort

dépêche de presse du 30 novembre 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
peine de mort / Bélarus (Biélorussie)
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Dmitri Konovalov Vladislav Kovalev
MINSK - Les deux accusés de l'attentat dans le métro de Minsk ayant fait 15 morts en avril ont été condamnés mercredi à la peine de mort par la Cour suprême du Bélarus, seul pays du continent européen à procéder encore à des exécutions.

Les accusés Dmitri Konovalov et Vladislav Kovalev "représentent un danger extrême pour la société et il faut leur infliger la peine capitale", a déclaré le juge Alexandre Fedortsov.

"En décidant de la peine à infliger à Konovalov, la cour a pris en compte le fait qu'il avait commis plusieurs crimes et qu'il restait dans son laboratoire plusieurs substances pour fabriquer de nouvelles bombes", a-t-il ajouté.

La cour a auparavant reconnu Dmitri Konovalov coupable d'avoir commis "un acte de terrorisme le 11 avril 2011" et son complice Vladislav Kovalev de l'avoir aidé "à activer l'explosif".

L'attentat du 11 avril à la station de métro Oktiabrskaïa, en plein centre de Minsk, a fait 15 morts et plus de 160 blessés. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière dans l'ancienne république soviétique depuis son indépendance en 1991.

Les accusés ont écouté le verdict debout dans une cage, devant des proches des victimes et des blessés dont certains sont venus à l'audience sur des béquilles ou en fauteuil roulant.

Les condamnés à mort ne peuvent pas faire appel de cette décision de la Cour suprême, mais ont le droit de demander la grâce du président bélarusse, Alexandre Loukachenko.

Ce dernier avait d'ores et déjà déclaré en novembre que les accusés méritaient "la peine la plus lourde pour leurs actes".

"Quels étaient leurs motifs? S'amuser et voir les gens mourir, le sang couler? Il faut répondre jusqu'au bout de ces actes", avait-il lancé.

Les autorités n'ont jamais fait état des mobiles des deux accusés.

Agés de 25 ans, les deux hommes ont aussi été reconnus coupables de deux attentats à l'explosif, à Minsk en 2008 et à Vitebsk (est) en 2005, qui avaient fait des blessés et avaient été attribuées à des groupes nationalistes par les autorités de ce pays dirigé d'une main de fer par M. Loukachenko.

Au cours du procès qui a débuté en septembre, Dmitri Konovalov a reconnu être l'auteur de l'attentat dans le métro de Minsk et de l'explosion en 2005.

Son complice a nié les faits qui lui sont reprochés.

La mère de Kovalev, Lioubov Kovaleva, en a appelé à Alexandre Loukachenko, en lui demandant d'ordonner une enquête supplémentaire.

"Plusieurs questions sont restées sans réponse dans ce procès et de nombreuses requêtes n'ont pas été satisfaites. Cela aurait pu être important pour faire toute la lumière sur cette affaire retentissante et tragique", écrit Mme Kovaleva dans une lettre ouverte.

"Je vous prie de peser le pour et le contre. Si on ôte la vie à deux innocents d'un seul trait de plume, ensuite on ne pourra rien corriger", ajoute-t-elle.

Le Bélarus est le seul pays du continent européen à appliquer la peine capitale. Deux exécutions y ont eu lieu depuis le début de l'année, selon les autorités. En 2010, deux personnes ont été exécutées dans ce pays, selon Amnesty international.

Le Bélarus est par ailleurs sous le coup de sanctions occidentales en raison de la répression - accrue à l'issue de la présidentielle de décembre 2010 remportée dans des conditions controversées par M. Loukachenko -, dont l'opposition est la cible dans cette ex-république soviétique.

Au pouvoir depuis près de 17 ans, le chef de l'Etat avait affirmé que l'attentat de Minsk était le résultat d'une "démocratie excessive" et "nauséabonde" qu'il avait dû instaurer pour satisfaire les Occidentaux.
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