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Gambie: les condamnés à mort privés de communication avec leurs familles

dépêche de presse du 28 août 2012 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Gambie
DAKAR - Les proches des neuf condamnés fusillés en Gambie n'ont pas été préalablement informés de leur exécution et les détenus demeurant dans le couloir de la mort sont privés de communication avec leurs familles, a affirmé mardi l'ONG Amnesty International.

Amnesty International croit savoir que ni les prisonniers qui ont été exécutés, ni leurs familles n'ont été informés de l'exécution à l'avance. Les exécutions secrètes, dont les prisonniers, les familles et les avocats ne sont pas préalablement informés, violent le droit international sur l'utilisation de la peine de mort, déclare l'organisation de défense des droits de l'homme dans un communiqué reçu par l'AFP à Dakar.

Les membres des familles de ceux qui restent dans le couloir de la mort ont été incapables d'accéder à la prison ou de communiquer avec les détenus, ajoute-t-elle.

L'ONG rapporte le témoignage de l'épouse d'un de ces prisonniers, qui évoque une incertitude permanente depuis que le président Yahya Jammeh a annoncé l'exécution avant mi-septembre de tous ceux qui ont été jugés et condamnés à mort en Gambie. Cette annonce, faite dans un message à la Nation diffusé les 19 et 20 août par les médias publics, ne donnait pas de date plus précise.

C'est comme un cauchemar ces derniers jours. On ne sait pas ce qui se passe, qui est mort, qui est vivant. Et on ne sait pas qui sera le prochain. Beaucoup de gens sont encore en instance d'appel, et on a peur, parce qu'on ne sait pas ce qui va leur arriver, a affirmé cette femme, citée dans le communiqué.

D'après Amnesty, les conditions de détention dans le couloir de la mort en Gambie, déjà considérées comme effroyables selon plusieurs rapports, se sont aggravées avec une sécurité accrue depuis la semaine dernière, ce qui met les détenus dans une isolement de fait.

Elle a réitéré sa condamnation des neuf exécutions qui, selon elle, ont eu lieu entre jeudi nuit (23 août) et vendredi matin (24 août), même si le gouvernement gambien a affirmé qu'elles avaient eu lieu le dimanche 26 août.

Dans la soirée du jeudi 23 août, huit hommes et une femme ont été extraits de leur cellule dans la prison Mile 2 près de la capitale, Banjul, et peu de temps après fusillés par un peloton d'exécution, soutient l'ONG.

Actuellement, au moins 38 personnes demeurant dans le couloir de la mort sont en danger imminent d'exécution, ajoute-t-elle.

L'ONG se déclare par ailleurs préoccupée par le fait que de nombreux détenus ont été condamnés après des procès iniques lors desquels ils n'avaient pas d'avocat ou un processus d'appel.

Certains ont été condamnés après avoir été jugés pour des accusations à motivations politiques, et ont été soumis à des tortures et autres mauvais traitements pour (obtenir d'eux) des aveux forcés, affirme-t-elle.

En annonçant lundi soir l'exécution des neuf condamnés à mort, le ministère gambien de l'Intérieur avait assuré que tous avaient épuisé leurs voies de recours.
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