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Dénonciation de la discrimination dans l'application de la peine de mort

dépêche de presse du 27 novembre 2012 - Agence mondiale d'information - AFP
(AFP) – ROME - La persistance de discriminations racistes et autres dans l'application de la peine de mort a été dénoncée mardi à Rome, lors d'une rencontre d'une vingtaine de ministres de la Justice organisée par la Communauté catholique Sant'Egidio.

Mario Marazziti, porte-parole de cette communauté proche du Vatican, a cité une étude américaine selon laquelle, sur les 15.978 peines capitales exécutées dans l'histoire des Etats-Unis, 30 seulement concernaient des blancs qui avaient tué des noirs.

Robert Badinter, ancien ministre de la Justice de François Mitterrand, qui avait fait adopter en 1981 l'abolition de la peine en France, a relevé qu'aujourd'hui plus de 150 Etats ont aboli cette peine, alors que la France était le 37e Etat à le faire en 1981.

Le racisme et la discrimination sociale sont encore flagrants dans l'application de la peine capitale, et "jamais on n'a vu un fils de banquier ou d'un grand avocat finir dans le couloir de la mort", selon M. Badinter, cité par Sant'Egidio.

Des évolutions prometteuses ont été enregistrées en Afrique: le ministre de l'Intérieur du Zimbabwe, Theresa Makone, a affirmé que son gouvernement envisageait une révision constitutionnelle pour abolir la peine de mort, non appliquée depuis 32 ans.

Le représentant centrafricain, Dominique Said Panguindji, a annoncé qu'un comité serait formé pour abolir la peine de mort, encore inscrite dans le code pénal.

En 2011, la Mongolie a aboli la peine de mort. En 2012, le Connecticut aux Etats-Unis l'a supprimée, 17e Etat américain à le faire.
Ces dix dernières années, 31 pays l'ont abolie en pratique ou dans leur législation.

Le 19 novembre, 110 pays --plus haut chiffre jamais atteint-- ont demandé dans le cadre de l'ONU un moratoire général sur la peine capitale.

Ce congrès des ministres de la Justice est organisé comme chaque année par Sant'Egidio.

Celle-ci célèbre chaque année le 30 novembre une journée "Cities for life", mobilisant 1.500 villes, dont 69 capitales. Cette date a été retenue parce qu'un premier Etat européen, le Grand Duché de Toscane, avait aboli cette peine le 30 novembre 1796.
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