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Trois minutes de silence au Bangladesh

dépêche de presse du 12 février 2013 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Bangladesh
Une grande partie du Bangladesh a observé aujourd'hui trois minutes de silence dans le cadre d'une vaste campagne réclamant l'exécution de prévenus actuellement jugés pour crimes de guerre par un tribunal spécial controversé. Dans la capitale, Dacca, les employés de l'administration ont quitté leurs postes tandis que des commerçants ont baissé leurs rideaux pour observer le silence à 16H00 (10H00 GMT) dans les rues d'ordinaire animées.
Des scènes similaires se sont produites dans d'autres villes du pays.

Des dizaines de milliers de personnes ont observé le silence à une intersection centrale du centre de Dacca, à l'endroit où des milliers de manifestants réclament depuis huit jours la pendaison des criminels de guerre. Des contre-manifestations ont été organisées à Dacca par des partisans du plus grand parti islamiste du pays, dont les dirigeants sont en cours de jugement pour leur rôle dans la lutte de libération contre le Pakistan en 1971. Certaines ont tourné à l'affrontement. Le rédacteur en chef du quotidien le plus vendu du pays figurait parmi les dizaines de blessés.

"Ce fut un succès retentisssant. Les gens de toutes les catégories, de toutes les professions et de tous les partis se sont joints à la manifestation pour réclamer l'exécution rapide des criminels de guerre", a néanmoins commenté l'un des organisateurs de la manifestation silencieuse, Imran Sarkar. La campagne de manifestation réclamant leur exécution a débuté après la condamnation à la prison à perpétuité la semaine dernière du numéro quatre du parti islamiste, le Jamaat-e-islami, une sentence jugée beaucoup trop clémente.

Après sa condamnation, de violents heurts entre la police et des partisans du parti se sont produits dans plusieurs villes du pays. Au moins quatre personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées. Le "tribunal international des crimes" du Bangladesh (ICT), baptisé ainsi par le gouvernement en dépit de l'absence de toute implication ou supervision des Nations unies, a été accusé d'avoir été mis en place par le pouvoir pour des motifs politiques, la plupart des personnes jugées appartenant à l'opposition.
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