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Etats-Unis: le Missouri maintient une exécution sans son barbiturique habituel

dépêche de presse du 19 février 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Missouri
L'Etat américain du Missouri (centre) a annoncé mardi qu'il exécuterait comme prévu un condamné à mort mercredi prochain, malgré le refus de son fournisseur de lui procurer le barbiturique qu'il utilise habituellement pour ses injections mortelles.

L'exécution de Michael Taylor est programmée le 26 février pour le viol et le meurtre, en 1989, d'une adolescente enlevée à l'arrêt de bus scolaire.

Ses avocats ont indiqué "avoir trouvé un accord avec The Apothecary Shoppe", un préparateur en pharmacie de l'Oklahoma (sud) qui avait fourni au Missouri l'anesthésiant pentobarbital pour ses précédentes exécutions.

"The Apothecary Shoppe a accepté de ne fournir ni de préparer de pentobarbital ou tout autre produit pour l'exécution de Michael Taylor", ont déclaré dans un communiqué les avocats Matthew Hellman et Carrie Apfel.

Cet accord a été passé après une plainte des avocats contre ce fabricant non homologué au niveau fédéral, dont les produits comportent "un risque grave de souffrances en violation du 8e Amendement de la Constitution".

Pourtant, les autorités pénitentiaires du Missouri "restent prêtes à procéder à l'exécution de Michael Taylor le 26 février (...) en suivant le protocole d'exécution établi", ont-elles expliqué par courriel à l'AFP.

Le Missouri avait annoncé en octobre 2013 qu'il avait adopté un protocole par l'injection unique de pentobarbital par voie intraveineuse.

"Ils nous maintiennent dans l'ignorance", a dit à l'AFP Cheryl Pilate, qui avec d'autres avocats a demandé à un tribunal fédéral du Missouri de suspendre l'exécution. "Nous ne savons pas s'ils vont changer de protocole, s'ils ont une autre source de préparation du pentobarbital ou s'ils ont l'intention de procéder (à l'exécution) avec un produit dont la date de péremption a expiré".

Plusieurs Etats américains, confrontés à une pénurie de pentobarbital en raison du refus des fabricants européens de le fournir pour des exécutions humaines, se tournent vers de nouveaux fournisseurs ou des produits non homologués.

De plus en plus de condamnés à mort demandent aux tribunaux de suspendre leur exécution, estimant que ces nouveaux produits leur feront subir des souffrances anticonstitutionnelles.

Michael Taylor demande lui un sursis "en raison de l'absence de moyens légaux d'exécution".

"Bien que le Missouri ait indiqué avoir du midazolam et de l'hydromorphone, son protocole d'exécution ne permet pas l'administration de ces produits; et même si c'était le cas, Taylor serait en droit de demander un sursis car ces produits ont déjà infligé des souffrances anticonstitutionnelles lors d'une exécution (en janvier dans l'Ohio, ndlr) et les Etats qui les utilisent ont temporairement arrêté les exécutions", peut-on lire dans le recours déposé devant un juge fédéral.
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