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Peine de mort: le nombre des exécutions a doublé en 2001, selon Amnesty International

dépêche de presse du 9 avril 2002 - Associated Press - AP
Pays :
peine de mort / Chine
GENEVE (AP) - La peine de mort se porte bien dans le monde. Le nombre des exécutions a doublé l'an dernier en partie à cause de la répression de la criminalité menée par la Chine, a annoncé Amnesty International mardi.

Dans son rapport annuel sur la peine capitale, l'organisation de défense des droits de l'Homme estime qu'au moins 3.048 personnes ont été exécutées en 2001, même si le chiffre réel est en fait beaucoup plus élevé. Les exécutions ont eu lieu dans 31 pays.

Rien qu'entre avril et juillet, la Chine a exécuté au moins 1.781 personnes dans le cadre d'une campagne nationale de répression contre le crime. Le total des exécutions dans le pays pour l'ensemble de l'année est de 2.468.

"Beaucoup de condamnés à mort (en Chine) ont pu être torturés afin de leur extorquer des aveux," dénonce Amnesty. "Les prisonniers condamnés ont souvent été enchaînés et humiliés en étant exhibés en public."

Le rapport de 39 pages a été publié à Genève, où l'organisation soutient un projet de résolution de l'Union européenne contre la peine de mort qui doit être soumis à la Commission des droits de l'Homme de l'ONU, réunissant 53 pays. Cette commission demande chaque année un moratoire sur l'utilisation de la peine de mort, mais n'a pas de pouvoir contraignant.

Quatre pays, la Chine, l'Iran, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, ont été à l'origine de 90% des exécutions de condamnés à mort en 2001, selon Amnesty. L'organisation est particulièrement préoccupée par l'utilisation accrue de la peine capitale pour des délits non violents, comme l'homosexualité en Arabie saoudite, le trafic de drogue en Asie du Sud-Est, l'adultère au Nigeria et au Soudan et la corruption ou le vol en Chine.

"Les statistiques montrent que la peine de mort est vraiment utilisée contre ceux qui sont les moins à même de se défendre dans la société," souligne la porte-parole d'Amnesty Judit Arenas. "Malgré une forte pression de l'opinion, des décisions juridiques claires, des preuves montrant que ce n'est pas dissuasif et que des innocents sont exécutés, des pays continuent (à appliquer la peine de mort)."

Amnesty se dit toutefois encouragé par une réduction du nombre de personnes exécutées pour des délits commis avant l'âge de la majorité. Trois exécutions de ce type ont eu lieu l'an dernier: une au Pakistan, une Iran et une aux Etats-Unis, précise Mme Arenas. Avec 15 cas depuis 1990, l'Amérique est le pays qui exécute le plus de personnes qui étaient mineures au moment des faits.

"Je pense qu'il y a eu un consensus sur le fait que l'exécution de ceux qui ont commis un crime avant l'âge de la majorité est inacceptable," a ajouté Mme Arenas.
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