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La Suisse désapprouve la condamnation à mort d'Ocalan

dépêche de presse du 29 juin 1999 - Associated Press - AP
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BERNE -- Le Conseil fédéral suisse a demandé aux autorités turques de renoncer à exécuter la condamnation à mort du chef kurde Abdullah Ocalan, prononcée mardi matin.

Un tel renoncement, souligne le gouvernement hélvétique dans une déclaration publiée par la Chancellerie fédérale, serait conforme à la pratique de la Turquie, appliquée depuis 1984, de ne plus exécuter les condamnés à morts.

Une exécution risquerait d'entraîner, selon le Conseil fédéral, une spirale de violence tant en Turquie que dans le reste du monde. De plus, elle ne contribuerait pas au réglement politique de la question kurde.

Le Conseil fédéral rappelle par ailleurs que le renoncement à la peine capitale est aujourd'hui une des conditions principales que doivent s'engager à respecter les Etats qui entendent entrer au Conseil de l'Europe, qui compte à ce jour 41 membres, dont la Turquie.

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Le sujet a donné lieu à plusieurs débats en Turquie. Le dernier remonte à novembre, lors du séjour d'Abdullah Ocalan en Italie, ce pays ayant fait valoir qu'il pouvait pas l'extrader vers un pays où il risquait la peine de mort.

Le ministre de la Justice de l'époque avait alors présenté au gouvernement un amendement pour abolir la peine capitale. Mais il s'était heurté à l'opposition de plusieurs ministres et le président Suleyman Demirel avait affirmé que la Turquie n'était "pas prête" pour une telle décision.

Le Premier ministre actuel Bulent Ecevit, du parti de la Gauche démocratique (DSP), s'est prononcé à titre personnel contre la peine de mort.

Mais les dirigeants des deux autres partis membres de sa coalition gouvernementale, Mesut Yilmaz du parti de la Mère-Patrie (ANAP, droite) et Devlet Bahceli de l'Action nationaliste (MHP, extrême droite), se sont prononcés pour l'exécution d'Ocalan, annonçant qu'ils voteraient au parlement pour qu'il soit pendu.
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