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Fidel Castro estime que les trafiquants de drogue "méritent la peine capitale"

dépêche de presse du 8 janvier 1999 - Associated Press - AP
Pays :
peine de mort / Cuba
Thème :
LA HAVANE -- Au lendemain du dépôt d'une plainte en France le visant personnellement pour "trafic international de stupéfiants", le président cubain Fidel Castro a appelé jeudi soir à un renforcement des sanctions pénales contre les criminels, notamment en matière de trafic de stupéfiants.

Dans un discours prononcé devant 5.000 policiers retransmis par la télévision cubaine, le "lider maximo" a clamé que les traficants de drogue "méritent la peine capitale". La peine de mort, fréquemment ordonnée par la justice cubaine jusqu'à la fin des années 70 est, depuis, relativement peu appliquée.

Le dirigeant a par ailleurs nommément accusé deux hommes d'affaires espagnols d'avoir organisé via Cuba un trafic maritime de drogue entre la Colombie et l'Europe.

Cette déclaration est intervenue au lendemain du dépôt d'une plainte devant la justice française visant personnellement Fidel Castro, accusé de "trafic international de stupéfiants". Ileana de la Guardia, fille d'un des quatre officiers supérieurs de l'armée cubaine exécutés le 13 juillet 1989 après avoir été reconnus coupables de trafic de cocaïne, accuse Castro d'avoir lui-même supervisé ce trafic pour financer le corps expéditionnaire cubain en Angola avant d'en faire porter la responsabilité aux condamnés.

A l'occasion de ce discours, Fidel Castro a par ailleurs rappelé que 18 ressortissants étrangers avaient été arrêtés en novembre dernier pour leur participation présumée à un trafic de cocaïne transitant par Cuba et à destination de Grande-Bretagne.

Il a indiqué que depuis 1995, 227 ressortissants étrangers avaient été interpellés pour des faits similaires et que 157 avaient été emprisonnés. Fidel Castro a souligné que de janvier à novembre 1998, les saisies de marijuana et de cocaïne avaient doublé par rapport à l'année précédente avec 3,5 tonnes.

Invitant "la meilleure police du monde" à se mobiliser pour lutter contre la criminalité en général, le président cubain a déclaré: "De vous, dépend l'ordre sur le territoire national. Si nous perdons cette bataille contre la criminalité sur le plan national, alors nous perdrons tout".
(par John Rice)
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