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L'exécution en Oklahoma pourrait avoir violé les droits de la personne

(Associated Press) Un porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies a critiqué vendredi à Genève le recours aux exécutions aux États-Unis.

Rupert Colville a estimé que la souffrance du condamné à mort américain Clayton Lockett au cours d'une exécution bâclée en Oklahoma, cette semaine, pouvait s'apparenter à un traitement cruel, inhumain et dégradant en vertu des droits de la personne.

Il a rappelé que l'agonie prolongée de Lockett, mardi, constituait le deuxième cas de souffrance extrême causée par le mauvais fonctionnement d'une injection létale aux États-Unis cette année, après l'exécution de Dennis McGuire en Ohio, le 16 janvier, avec une combinaison prétendument non testée de médicaments.

M. Colville a déclaré que la cruauté apparente de ces exécutions récentes renforçait l'argument voulant que les autorités américaines devraient imposer un moratoire immédiat sur l'utilisation de la peine de mort et oeuvrer pour l'abolition de cette pratique jugée cruelle et inhumaine.

Le président des États-Unis Barack Obama a qualifié vendredi de «profondément dérangeante» l'exécution en Oklahoma qui avait provoqué l'agonie d'un condamné à mort pendant 40 minutes, après l'expérimentation d'une nouvelle procédure d'injection.

Certains crimes, a argué le président américain, sont tellement haineux qu'ils justifient la peine capitale, mais l'agonie de Clayton Lockett a soulevé «des questions essentielles quant à la façon dont la peine de mort est appliquée».

«Ce qui s'est passé en Oklahoma est profondément dérangeant», a estimé M. Obama.

«Comme je l'ai dit par le passé, il existe certaines circonstances où le crime est si effroyable que l'application de la peine de mort est justifiée, comme les meurtres de masse et les meurtres d'enfants», a-t-il poursuivi.

«Mais j'ai aussi dit que dans l'application de la peine de mort dans ce pays nous avons affronté des problèmes de taille, comme des préjugés raciaux. Il y a aussi eu des situations dans lesquelles des individus détenus dans le couloir de la mort ont été exonérés grâce à des preuves qui prouvaient leur innocence», a argué le président américain.

«Tout ceci, je pense, soulève des questions essentielles quant à la façon dont la peine de mort est appliquée», a-t-il conclu.
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