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Première exécution prévue depuis celle controversée en Oklahoma

dépêche de presse du 17 juin 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
peine de mort / Etats-Unis
(Agence France-Presse) WASHINGTON - La Géorgie a prévu d'exécuter le meurtrier d'une adolescente, mardi par injection létale, sept semaines après la longue agonie d'un condamné à mort de l'Oklahoma, qui a bouleversé les États-Unis et entraîné la suspension des exécutions dans le pays.

Si elle est maintenue, l'exécution de Marcus Wellons, prévue à 19 h au pénitencier de Jackson en Géorgie, sera la première depuis celle de Clayton Lockett, qui a succombé dans d'apparentes souffrances le 29 avril en Oklahoma.

Comme en Oklahoma, la Géorgie s'est dotée d'une loi qui garde secrète l'intégralité de la procédure d'injection létale. Cet État utilise l'anesthésiant pentobarbital, apparemment fabriqué par un préparateur en pharmacie non homologué au niveau fédéral.

Mais «nous n'avons pas suffisamment d'information sur le lieu où ils se procurent le pentobarbital, ce qui est un gros problème», explique à l'AFP l'experte Deborah Denno de l'Université Fordham. «La législation sur le secret de l'injection létale nous interdit l'accès aux informations dont nous avons besoin», déplore-t-elle, «nous ne savons même pas comment sera composée l'équipe procédant à l'exécution».

En Oklahoma, Clayton Lockett a péri 43 minutes après l'injection d'un nouveau cocktail létal, contre une dizaine de minutes habituellement. L'autopsie a montré que le personnel responsable de l'exécution n'avait pas réussi à poser l'intraveineuse et, après plusieurs essais infructueux, avait perforé la veine fémorale. «Cela montre que ces personnes ne savent simplement pas ce qu'elles font, qu'elles ne sont pas qualifiées», a encore dénoncé cette experte de l'injection létale.

Après celle de Géorgie, deux autres exécutions sont programmées mercredi à 5 h GMT dans le Missouri et à 22 h GMT en Floride.

«Ces trois exécutions seront les premières depuis l'exécution désastreuse de l'Oklahoma qui a déclenché un tollé», a déclaré Richard Dieter, directeur du Centre d'information sur la peine capitale. Pourtant, «l'enquête sur cette exécution est loin d'être terminée et le réexamen national de toutes les procédures est à peine commencé. Conduire d'autres exécutions apparaît précipité, tant qu'on n'en sait pas plus sur ce qui a mal tourné en Oklahoma et comment y remédier», a-t-il dit à l'AFP.

En Géorgie, un juge fédéral a refusé lundi le report de l'exécution de Marcus Wellons, 58 ans, mais ses avocats ont prévu de faire appel, arguant de cette loi de Géorgie qui protège l'identité des fabricants et des fournisseurs des produits d'injection.

Marcus Wellons a été condamné à mort pour le meurtre en 1989 d'une adolescente de 15 ans, voisine et proche copine du fils de sa compagne. Il l'avait enlevée alors qu'elle se rendait à l'école, violée et étranglée avec un fil de téléphone, avant d'en camoufler le corps nu et scarifié, dans une zone boisée à proximité.
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