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Bangladesh: la peine de mort d'un haut dirigeant islamiste confirmée

dépêche de presse du 3 novembre 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Bangladesh
La Cour suprême du Bangladesh a confirmé lundi la peine de mort infligée à un dirigeant du principal parti islamiste, condamné pour crimes de guerre pour des faits remontant à la guerre d'indépendance de 1971.

Elle a rejeté l'appel de Mohammad Kamaruzzaman, ancien secrétaire général du Jamaat-e-Islami, et qui risque désormais la pendaison d'ici quelques mois, sauf s'il obtient une grâce présidentielle ou si l'affaire est réexaminée par la justice.

Un premier dirigeant islamiste, Abdul Quader Molla, a été exécuté en décembre pour des faits similaires commis pendant le conflit ayant débouché sur la naissance du Bangladesh.

Cette décision de la Cour suprême intervient quelques jours après la condamnation à mort mercredi du leader du Jamaat, Motiur Rahman Nizami, tandis que l'un de ses responsables financiers Mir Quasem Ali a été condamné dimanche à la pendaison.

De précédentes condamnations visant des dirigeants islamistes avaient déclenché de violentes manifestations l'an dernier au Bangladesh, des dizaines de milliers de sympathisants islamistes s'affrontant avec la police au cours de heurts ayant fait 500 morts.

Aucun incident n'était cependant enregistré lundi matin après la décision de la Cour.

Kamaruzzaman avait été condamné à mort en mai 2013 pour meurtres de masse, torture et enlèvement. L'accusation l'a mis en cause pour un meurtre de masse dans la ville frontalière de Sohagpur, connue désormais sous le nom de "village des veuves", où au moins 120 paysans désarmés ont été alignés et tués dans des rizières.

Selon l'accusation, le dirigeant islamiste était un chef de la milice pro-pakistanaise Al Badr, accusée d'avoir tué des intellectuels du pays.

Ses avocats ont dénoncé des accusations "sans fondement", l'un d'eux, Tajul Islam faisant part de son "extrême déception" lundi auprès de l'AFP après la décision de la Cour suprême.

La sécurité avait été renforcée dans la capitale et d'autres grandes villes du Bangladesh à l'approche de la décision de la justice.

Après la condamnation de Nizami mercredi, le Jamaat a appelé à une grève générale de trois jours qui doit s'achever ce lundi. Des manifestations et des violences dans tout le pays ont contraint à la fermeture d'écoles, d'entreprises et de services de transport.

Au moins cinq petits engins explosifs ont explosé dimanche soir dans la capitale sans faire de blessé, a dit un haut responsable policier de Dacca Saufur Rahman.

Les islamistes accusent le gouvernement d'utiliser le tribunal international des crimes du Bangladesh (ICT), juridiction mise en place en 2010 par l'exécutif, pour museler l'opposition tandis que des associations de défense des droits de l'Homme estiment que les procès ne répondent pas aux normes du droit international.

Le gouvernement assure que ces procès servent à panser les plaies du conflit.

La guerre avait débouché sur la naissance du Bangladesh, qui était depuis 1947 une province du Pakistan appelée Bengale oriental, puis Pakistan oriental.
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