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L'EI en Egypte appelle à des attaques contre les juges

dépêche de presse du 21 mai 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Egypte
La branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI) a appelé ses partisans à s'attaquer aux juges en riposte à la pendaison d'hommes reconnus coupables d'avoir mené des attaques au nom de l'organisation djihadiste.

Dans un enregistrement sonore partagé sur Twitter dans la nuit de mercredi à jeudi, le groupe affirme que ses «frères» ont été «tués», en référence à six membres du groupe pendus dimanche.

«Par Dieu, nous vengerons nos frères et d'autres comme eux, (et nous nous en prendrons) à ceux qui les ont condamnés et ceux qui ont exécuté la sentence», ajoute le groupe.

Amnesty International avait qualifié d'«injuste» le procès de ces six personnes, reposant uniquement sur des témoignages fournis par des officiers de la police secrète.

«Les prisons des tyrans sont pleines d'Arabes et de musulmans, hommes et femmes, condamnés ou en attente d'un verdict qui sera prononcé par des autocrates que l'on appelle juges», dit encore le groupe.

«Le moins que l'on puisse faire, c'est pourchasser ces tyrans qui ont emprisonné nos frères», selon l'enregistrement. «Traquez-les à leur domicile et sur leurs trajets. Détruisez leurs voitures, apprenez à les tuer dans des attentats si vous pouvez.»

Ansar Beït al-Maqdess, qui a fait du nord de la péninsule du Sinaï son bastion, s'est rebaptisé «Province du Sinaï» pour marquer son allégeance à l'EI qui a proclamé en juin 2014 un «califat» sur les territoires qu'il a conquis en Irak et en Syrie.

Deux juges et un procureur ont été tués samedi avec leur chauffeur à Al-Arich, le chef-lieu du Nord-Sinaï. L'attaque, la première visant des magistrats dans la péninsule, n'a pas été revendiquée.

Quelques heures avant cet attentat, la justice avait condamné à mort l'ex-président islamiste Morsi - destitué par l'armée en 2013 - et une centaine d'autres accusés pour des évasions de prison et des violences durant la révolte populaire de 2011 contre Hosni Moubarak. Amnesty International avait fustigé une «mascarade de justice».

Certains des coaccusés de Mohamed Morsi appartiennent à des mouvements djihadistes basés dans le Sinaï.

Après la destitution de Mohamed Morsi, qui a été suivie d'une sanglante répression contre ses partisans, Ansar Beït al-Maqdess a multiplié les attentats spectaculaires ciblant la police et les militaires.

Les défenseurs des droits de l'homme accusent le régime d'Abdel Fattah al-Sissi d'instrumentaliser le pouvoir judiciaire.

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