Plan du site

Bangladesh: peine de mort pour un haut dirigeant islamiste

dépêche de presse du 16 juin 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Bangladesh
DACCA - La Cour suprême du Bangladesh a rejeté mardi l'appel d'un haut dirigeant islamiste contre sa condamnation à mort pour des atrocités commises pendant la guerre d'indépendance de 1971, ouvrant la voie à son exécution.

Considéré comme l'un des architectes du massacre des intellectuels pendant cette période sombre de l'histoire du Bangladesh, Ali Ahsan Mohammad Mujahid, 67 ans, est le secrétaire général du parti Jamaat-e-Islami, le plus grand parti islamiste du pays.

«Sa condamnation à la peine de mort a été confirmée», a indiqué à l'AFP le procureur Soumya Reza, précisant qu'il pourrait être pendu d'ici à quelques mois, sauf si un nouvel appel était interjeté ou s'il bénéficiait d'une grâce présidentielle.

Ali Ahsan Mohammad Mujahid avait été condamné en juillet 2013 par le très controversé «tribunal international des crimes» (ICT) pour l'enlèvement et la disparition de Sirajuddin Hossain, patron du plus grand quotidien de l'époque, Ittefaq, et le meurtre du musicien Altaf Hossain.

Le tribunal l'avait alors désigné comme le commandant en chef de la milice propakistanaise Al-Badr, accusée de «l'extermination d'intellectuels», écrivains, journalistes et enseignants en décembre 1971.

Selon les avocats de la défense, son nom ne figure pas sur les listes des chefs d'Al-Badr établies par le gouvernement après l'indépendance.
«Nous allons faire appel du jugement de la Cour suprême», a déclaré l'un d'eux, Shishir Manir.

L'ICT a été mis en place en mars 2010 par le gouvernement qui affirme que ces procès sont nécessaires pour cicatriser les plaies encore vivaces de la guerre d'indépendance.

Mais le Jamaat-e-Islami accuse le pouvoir d'avoir créé ce tribunal -- baptisé ainsi en dépit de toute supervision d'institution internationale -- pour des motifs politiques, la plupart des personnes poursuivies appartenant à l'opposition.

Lors de l'intervention de l'Inde à la fin du conflit, signifiant la défaite imminente du Pakistan, les milices propakistanaises ont massacré des dizaines d'enseignants, de réalisateurs, de médecins et de journalistes.
Partager…