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Le Pakistan reprend ses exécutions de condamnés à mort après la pause du ramadan

dépêche de presse du 27 juillet 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Pakistan
Le pakistan a repris lundi ses exécutions de peines capitales en pendant deux condamnés, quelques jours après la fin du mois de ramadan pendant lequel il avait décrété une pause.

Les pendaisons, qui ont eu lieu tôt dans la matinée à la prison centrale de Multan (centre), portent à 176 le nombre d'exécutions de condamnés à mort depuis décembre dernier, lorsque Islamabad a mis fin au moratoire observé en la matière depuis 2008, selon la Commission indépendante des droits de l'Homme du Pakistan.

Les deux détenus exécutés avaient été condamnés à la peine capitale dans deux affaires de meurtre, a précisé à l'AFP Chaudhry Arshad Saeed, conseiller du gouvernement provincial du Pendjab.
Les deux exécutions et la fin de la pause due au ramadan, mois phare du calendrier musulman, ont été confirmées à l'AFP par un responsable pénitentiaire local en charge de ces opérations.

Le Pakistan avait, sous la pression de sa puissante armée, mis fin à son moratoire sur les exécutions de peine de mort en décembre dernier en réaction au massacre par un commando rebelle taliban de plus de 150 personnes, dont plus de 130 écoliers, dans une école de Peshawar (nord-ouest), un bain de sang qui avait choqué le pays.

Selon Amnesty International, plus de 8.000 condamnés à mort, qui ont pour la plupart épuisé toutes les voies de recours, sont aujourd'hui en attente d'exécution au Pakistan.

Le système judiciaire de ce pays instable de 200 millions d'habitants et à la criminalité élevée dans les grandes villes est souvent pointé du doigt par les défenseurs des droits de l'Homme.
Ces derniers y dénoncent notamment la pratique courante de la torture pour extorquer des aveux, le peu de respect des droits de la défense, ainsi que, en marge du système, des arrestations, détentions et exécutions clandestines.

Le Pakistan avait obtenu l'an dernier de l'Union Européenne le statut "GSP+" qui exempte de taxes ses exportations de textile, ce qui lui a permis d'augmenter d'un milliard de dollars ses ventes en Europe, en s'engageant entre autres à maintenir son moratoire sur la peine de mort.
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