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Arabie: peine de mort confirmée pour un dignitaire chiite

dépêche de presse du 25 octobre 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Arabie Saoudite
Ryad - La Cour suprême en Arabie saoudite a confirmé la peine de mort prononcée contre le dignitaire chiite Nimr Baqer al-Nimr, figure de la contestation anti-gouvernementale, a indiqué dimanche à l'AFP un frère du chef religieux.

Après la confirmation de la condamnation à mort de cheikh Nimr par la Cour d'appel, puis par la Cour suprême, sa vie repose entre les mains du roi Salmane qui peut entériner la peine ou surseoir à son exécution, a déclaré Mohamed al-Nimr, qui ignore la date exacte de la confirmation de la peine de son frère.

Selon Mohamed al-Nimr, une exécution de son frère pourrait susciter des réactions que nous ne souhaitons pas, le cheikh Nimr ayant des partisans dans les milieux chiites du monde musulman.

Il a dit attendre que le roi Salmane fasse preuve de sagesse en stoppant l'exécution de son frère et de six autres chiites.

Parmi ces condamnés à mort, trois, dont mon fils Ali, étaient mineurs au moment de leur arrestation pour implication dans les protestations antigouvernementales qui avaient éclaté dans la Province orientale dans la foulée du Printemps arabe, a expliqué Mohamed al-Nimr.

Le cas d'Ali al-Nimr, en particulier, a suscité une vive indignation dans le monde et des voix se sont élevées au niveau international pour demander aux autorités saoudiennes de surseoir à l'exécution du jeune chiite.

L'Iran, puissance chiite dont les relations sont tendues avec son principal rival régional, a mis en garde Ryad dimanche contre l'exécution du dignitaire chiite.

Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, a ainsi affirmé que l'exécution du cheikh Nimr coûterait cher à l'Arabie saoudite.

Selon des propos diffusés par les médias iraniens, il a aussi appelé l'Arabie saoudite à renoncer à son comportement aventuriste contre son propre peuple et d'autres dans la région, évoquant une attitude tribale et offensive qui va à l'encontre des intérêts du pouvoir saoudien.

Cheikh Nimr al-Nimr, virulent critique de la dynastie sunnite des Al-Saoud, avait prêché pendant des manifestations en 2011 en faveur d'une sécession de l'est de l'Arabie et de sa fusion avec le royaume proche de Bahreïn, également agité à l'époque par un mouvement de contestation des chiites, majoritaires, contre la dynastie sunnite des Al-Khalifa.

Il avait été condamné à mort il y a un an pour sédition, désobéissance au souverain et port d'armes par un tribunal de Ryad spécialisé dans les affaires de terrorisme.

Minoritaires dans le royaume saoudien, dirigé par une dynastie sunnite, les chiites sont concentrés essentiellement dans la Province orientale et se plaignent de marginalisation.
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