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Le Koweït condamne deux chiites à mort pour espionnage au profit de l'Iran

dépêche de presse du 12 janvier 2016 - Agence mondiale d'information - AFP
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Koweït - Un tribunal de Koweït a condamné à mort mardi deux membres d'un groupe de 26 chiites jugés pour espionnage au profit de l'Iran et du Hezbollah chiite libanais, et planification d'attentats.

Un autre prévenu a été condamné à la prison à vie et 19 des membres du groupe à des peines de prison allant de 5 à 15 ans, a constaté un correspondant de l'AFP au tribunal.

Les deux condamnés à mort sont un Koweïtien, présent au procès, et un Iranien, en fuite.

L'Iranien, Abdelreda Hayder, était accusé d'avoir recruté 22 Koweïtiens et organisé leur séjour au Liban où ils ont été formés au maniement des armes dans un camp militaire du Hezbollah.

Le Koweïtien a lui été présenté dans le texte du verdict comme le cerveau du groupe et comme membre du Hezbollah depuis 1996.

Selon ce texte, il a été en contact avec un membre de l'ambassade d'Iran à Koweït et s'est ensuite rendu en Iran où il a eu des contacts avec le corps des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique et d'élite de la République islamique.

Ce verdict a été prononcé alors que les relations se sont détériorées entre l'Iran et la plupart des pays arabes du Golfe.

Le Koweït a rappelé le 5 janvier son ambassadeur à Téhéran pour protester contre les attaques ayant visé des missions diplomatiques saoudiennes en Iran, qui ont entraîné la rupture des relations entre Ryad et Téhéran.

Des manifestants iraniens avaient attaqué ces représentations pour protester contre l'exécution en Arabie saoudite d'un dignitaire chiite saoudien, Nimr al-Nimr, farouche opposant au régime de Ryad.

Les 25 Koweïtiens et l'Iranien étaient jugés depuis le 15 septembre. A l'ouverture du procès, les Koweïtiens avaient nié tout lien avec l'Iran ou le Hezbollah chiite libanais.

Lors de l'annonce le 13 août du démantèlement de la cellule, le ministère de l'Intérieur avait fait état de la saisie de 144 kilos de TNT et de 19 tonnes de munitions, ainsi que de nombreuses armes dont 56 roquettes, destinées, selon lui, à commettre des attentats.

L'Iran a démenti tout lien avec les suspects.

Les chiites représentent environ 30% des 1,3 million de Koweïtiens et comptent sept députés sur 50 au Parlement.

Bahreïn, partenaire du Koweït au sein du Conseil de coopération du Golfe et qui a rompu ses relations avec l'Iran en solidarité avec l'Arabie saoudite, a annoncé le 6 janvier le démantèlement d'une cellule liée à l'Iran et au Hezbollah.

La cellule projetait plusieurs attentats à l'explosif selon le ministère de l'Intérieur de Bahreïn. Dix personnes ont été arrêtées.

Les autorités de Bahreïn accusent depuis longtemps l'Iran de soutenir des dissidents chiites qui animent la contestation contre la monarchie sunnite des Al-Khalifa, ce que dément Téhéran.

Le petit royaume de Bahreïn, voisin de l'Arabie saoudite, est le siège de la Ve Flotte des Etats-Unis. Il est le théâtre de troubles sporadiques depuis des manifestations de masse en 2011 de la majorité chiite qui demandait des réformes et un plus grand rôle politique.
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