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Arabie : Quatre peines de mort confirmées après l'exécution des 47

dépêche de presse du 12 mars 2016 - Reuters
Pays :
peine de mort / Arabie Saoudite
DUBAI, 12 mars (Reuters) - Les condamnations à la peine capitale de quatre Saoudiens pour "terrorisme" ont été confirmées par 13 magistrats, rapporte un journal saoudien, ce qui laisse entrevoir de nouvelles exécutions en série en Arabie saoudite deux mois après celles de 47 personnes dont un éminent religieux chiite.

Selon les associations de défense des droits de l'homme, des familles craignent que trois jeunes musulmans chiites, arrêtés pour avoir participé à des manifestations contre le gouvernement alors qu'ils étaient âgés de moins de 18 ans, figurent parmi ces condamnés.

L'un d'entre eux est un neveu du cheikh Nimr al Nimr, le religieux dont l'exécution au mois de janvier a conduit à la rupture des relations diplomatiques entre l'Arabie saoudite et l'Iran.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu des ministères saoudiens de la Justice et de l'Intérieur.

Selon le quotidien saoudien Okaz, "les quatre terroristes en attente de l'application des peines de mort viennent compléter le premier groupe de 47". Selon Okaz, 13 magistrats au total ont examiné leurs cas à trois niveaux juridictionnels. Le journal ne donne pas l'identité des quatre hommes.

Le groupe de défense des droits de l'homme Reprieve, qui fait campagne contre la peine de mort, évoque "trois jeunes qui attendent leur exécution après que leurs condamnations (...) eurent été confirmées par la SCC (Cour criminelle spécialisée) l'an dernier."

Les trois sont Daoud al Marhoune, arrêté en 2012, Abdallah Hassan al Zaher, qui avait 15 ans lors de son arrestation en 2011 et Ali al Nimr, qui était âgé de 17 ans quand il a été interpellé en 2012. La France a appelé l'Arabie saoudite à ne pas exécuter Ali al Nimr, le neveu du cheikh al Nimr, en faisant valoir qu'il était mineur au moment des faits.

"Si ces exécutions sont menées, l'Arabie saoudite aura démontré son mépris pur et simple du droit international, qui interdit les exécutions pour des crimes commis avant l'âge de 18 ans", a déclaré Amnesty International.

En novembre 2015, deux journaux saoudiens avaient annoncé que le royaume wahhabite se préparait à exécuter plus de 50 personnes pour "crimes terroristes" ayant fait plus de 100 morts dans la population civile et 71 au sein des services de
sécurité.

Les 47 exécutés le 2 janvier étaient presque tous des sunnites condamnés pour des attentats d'Al Qaïda dans le royaume il y a dix ans. Quatre, dont le cheikh al Nimr, étaient membres de la communauté chiite, minoritaire en Arabie saoudite; ils étaient accusés d'être impliqués dans la mort de policiers.

L'exécution du cheikh al Nimr avait déclenché des manifestations dans l'est de l'Arabie saoudite et en Iran, la grande puissance chiite de la région, où la foule en colère avait saccagé l'ambassade d'Arabie saoudite à Téhéran, ce qui avait débouché sur la rupture par Ryad des relations diplomatiques avec l'Iran.
(Sami Aboudi; Danielle Rouquié pour le service français)
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